Edition: Presses de la Cité
Terres de France
Nombre de pages: 512 pages
Résumé: Dans les Cévennes, au milieu du XIXe siècle, le récit d’une belle amitié entre deux familles liées par le travail de la mine, faisant fi de leurs différences d’origine.
En 1830, les Théraube habitent le mas du Joncas, accroché à la montagne cévenole. Les temps sont durs. Sur cette terre ingrate, la vigne et la châtaigneraie donnent peu. Le père fait embaucher son fils Emile, treize ans, par la Compagnie des mines de chemin de fer. En « dessous », l’adolescent découvre un univers de poussière omniprésente et poisseuse. Et la fraternité des « gueules noires », lorsque, victime d’un coup de grisou, il est sauvé par un mineur piémontais, Pépino Maggiore.
C’est le début d’une amitié forte entre les deux familles, et d’un amour entre Julien, frère d’Emile, et Anna, fille de Pépino. Mais les villageois voient d’un très mauvais oeil cette liaison entre gens du pays et étrangers…
Merci à l’édition Presses de la Cité Terres de France pour cette lecture minière.
Mon avis: Dans les années 1830, en plein milieu des Cévennes, le travail de la terre se heurte à un nouveau milieu: celui de la mine. Parmi les occupants de la région, il y en a qui ont bien du mal à joindre les deux bouts, uniquement grâce aux produits de leur ferme.
Et il n’y a donc qu’une solution logique: s’engager en tant que mineurs, et descendre dans les profondeurs.
Avec ces mines, ce sont aussi des immigrants qui arrivent. Les italiens d’abord, puis les polonais… Un véritable mélange de culture se fait alors, entre les traditions ancestrales de la région, et celles qui sont importées.
Ces mélanges créent des amours, de nouvelles familles, et des amitiés particulières et solides…
Vous le savez, j’adore la plume de Mireille Pluchard. Elle aborde cette fois un nouvel univers, celui des mineurs. Encore une fois, elle l’a fait avec un brio inégalable. Douceur, poésie, et personnages superbes sont ses ingrédients principaux, et je dois dire que c’est ce qui me ravit!
J’ai déjà lu de nombreux romans ayant rapport à ce sujet. Ceux de Marie-Paule Armand sont également remarquablement bien écrit. C’est un sujet que j’aime redécouvrir parce qu’il fait partie de mon patrimoine national également. Et faire un saut dans le temps, et me retrouver à l’époque de nos aïeux, et réentendre parler de leur métier si difficile, c’est une expérience que je trouve digne de tout intérêt.
Mireille Pluchard s’appuie sur des faits historiques. Comme souvent d’ailleurs. Le Puits Sans-Nom a bien existé, même s’il en reste peu de trace en matière d’images. Mais la région des Cévennes a abrité de nombreux puits de Mine, dont les noms apparaissent dans ce roman. Certains personnages dirigeants de l’époque font aussi leur apparition dans ces pages, et les traces qu’ils ont laissé derrière eux également.
J’ai été entièrement conquise par ce roman, que j’ai d’ailleurs lu en très peu de temps, m’étant immergée dans l’histoire qui m’était présentée.
Les personnages qu’elle a crée dans ce livre sont parfaits! Entiers, travailleurs, rêveurs, courageux, et tellement attachés les uns aux autres. Ce sont des êtres que j’adorerais avoir dans mon entourage. Et pour moi, le temps de ma lecture, ils ont réellement vécu. Je les ai vu grandir ou vieillir au fil des chapitres, j’ai entendu leurs premiers pleurs ou leurs derniers soupirs. J’ai assisté aux mariages, et aux disputes. Il y a trop de personnages intéressants, pour pouvoir les détailler séparément. Mais cet ensemble, justement, crée un tableau si complet et si beau qu’on ne pourrait en enlever un seul.
C’est donc une nouvelle fois un très bon moment de lecture, que je viens de passer. Mêlant histoire, douceur, sagas familiales et amitiés.
Si vous avez envie d’en découvrir plus sur cette région et cette période de l’Histoire, voilà un site avec plein de belles photos