Les ambitieuses de Stéphanie CLIFFORD

New York, 2006. Avant la démocratisation de Facebook et l’avènement des smartphones, avant Obama, avant la crise des subprimes. Evelyn accepte un job de recruteuse pour un nouveau réseau social réservé aux très riches. Heureusement, sa scolarité dans un pensionnat huppé de la côte est a bien rempli son carnet d’adresses. Autrefois critique vis-à-vis de ses parents parvenus, la jeune fille décide de reprendre contact avec les anciennes stars du lycée. Parmi elles, une it-girl règne en despote : la longiligne Camilla, virevoltant entre courses à la voile dans les Adirondacks et galas de charité sur la Cinquième Avenue. Auprès de l’héritière, Evelyn se met à espérer en un avenir royal. Mais gare à qui tentera de détrôner l’impératrice… Tandis qu’Evelyn se débat dans la jungle du gotha, le monde s’apprête à tomber entre les crocs du plus grand cataclysme financier du début du XXIe siècle. 70% Note Edition: Presses de la Cité Nombre de pages: 440 pages Mon avis: Evelyn a toujours été poussée par sa mère pour avoir ses entrées dans la haute société. Pourtant, la jeune femme a jusque-là freiner des quatre fers. Mais lorsque l’avenir de son emploi est en jeu, et qu’elle se doit se créer un carnet d’adresse de gens bien vus et surtout bien nés, elle n’a pas le choix: elle se lance dans le grand bain. Ce qui n’était au départ que des techniques de recrutement deviennent au final un véritable mode de vie qu’Evelyn obtient. Elle finit par entrer dans cet univers de clinquant, de richissimes, de réputations qui se font et se défont en un clin. Elle finit par chercher un certain statut social, qui s’accorde en général avec une certaine fortune personnelle. Hélas, elle ne vient pas d’une famille riche, et la mise en accusation de son père, avocat, ne lui simplifie pas les choses. Qu’à cela ne tienne! Elle se dit qu’il suffit de ne pas en parler. Mais tout se sait toujours très vite, surtout des choses comme celle-là… Au début de ma lecture, je vous avoue que je me suis sentie perdre pied. Les marques données, les habitudes de ces gens de la haute société, les endroits à connaître… Evidemment, tout bon New-Yorkais bien né sait toutes ces choses. Mais comme Evelyn, je n’ai pas grandi dans ce genre de milieu. J’ai pourtant eu l’impression que l’auteure, elle, connaissait très bien ce monde dont elle nous ouvre les portes. J’ai eu l’impression qu’elle y était très à l’aise. De ce fait, peut-être n’a-t-elle pas jugé utile de développer quelques explications, alors qu’il nous en aurait fallu davantage. Bref, passons ce premier écueil. Evelyne… Jeune femme décidée, en désaccord avec sa mère sur son mode de vie, doit faire et veut faire ses preuves. Lorsqu’elle est engagée par une société proposant une nouvelle plateforme de réseau social, proposé principalement aux belles huiles, elle décide d’y arriver, quoi qu’il arrive. Elle enchaîne alors les soirées mondaines, les invitations à des sauteries qui entraînent des coûts considérables, etc.. Au point que j’en suis venue à m’inquiéter pour son intégrité! Ses amis, d’ailleurs, lui en font la remarque et tire la sonnette d’alarme. J’avais bien peur qu’elle finisse par ressembler à ces stéréotypes de femmes hautaines, et sans aucune honnêteté croisées dans ce roman. Heureusement, elle a pu ouvrir les yeux à temps, et tout est bien qui finit relativement bien. En attendant, ce roman m’a laissé une drôle d’impression: celle de devoir craindre l’univers de ces gens fortunés pour qui l’amitié compte moins que l’argent et le nom de famille… Je ne suis donc pas particulièrement enthousiasmée par ma lecture. Bien que j’aie fini par me sentir intriguée par l’histoire d’Evelyn, je ne pouvais m’empêcher de penser que vraiment, il valait mieux réfléchir à deux fois avant de vouloir vivre comme les gens de la haute société. Au final, je n’ai pas retiré grand chose de ma lecture, et je le regrette. Je remercie l’édition Presses de la Cité pour cette lecture dans les hautes sphères.