Edition: Presses de la Cité
Terres de France
Nombre de pages: 362 pages
Résumé: Saint-Etienne, 1917. Ariane et Juliette font leur rentrée dans la chic institution Sainte-Jeanne. Ce qui sépare l’insouciante fille de bourgeois et l’écorchée vive élevée par une mère trieuse à la mine favorisera leur amitié et leur quête. Car malgré leurs différences, un lien secret les unit.
Ce jour de rentrée, c’est seule qu’elle est arrivée à l’institution Sainte-Jeanne. Adolescente introvertie, Juliette a quitté son village minier et sa mère pour suivre ses études. Toujours sur ses gardes, mal à l’aise, elle ne comprend rien aux conversations blasées et superficielles des élèves » bien nées ». Aussi s’efforce-t-elle de passer inaperçue. Ce monde tranche tellement avec le sien ! Elle qui travaillait avec sa mère au tri dans la mine où elle a vécu tant d’expériences, des traumatismes même, où elle côtoyait de près l’univers rudes des mineurs, comment a-t-elle pu être inscrite dans ce prestigieux établissement ?
Ariane, quatorze ans également, affiche, elle, l’assurance des enfants de son milieu. Elle retrouve ses amies, ses habitudes. C’est juste une rentrée de plus pour elle, malgré tout endeuillée par la disparition de son père, « mort pour la France » dans la Somme.
Au fil des mois, les deux adolescentes s’apprivoisent et se lient d’amitié. Elles ressentent, chacune à leur façon, l’absence de la figure paternelle dans leur vie.
Car pour Ariane comme pour Juliette, leur père est resté un mystère.
Merci à l’édition Presses de la cité pour cette lecture douce
Mon avis: Juliette vient d’un milieu minier. Elle a toujours vécu seule avec sa mère, et jusqu’à l’été dernier, espérait pouvoir obtenir son brevet avant d’aller sans doute devoir travailler à la mine.
Mais voilà que sa mère lui annonce qu’elle va aller étudier, tous frais payés, dans une école plus prestigieuse.
Entourée de filles de bonne famille, Juliette a bien du mal à trouver ses propres repères. Sa volonté d’apprendre, par contre, ne faiblit pas, et elle s’attaque aux matières à étudier avec ténacité. Pourtant, peu à peu, l’une de ces jeunes filles finit par lui accorder davantage d’attention, et une belle amitié prend forme.
Ariane, orpheline de père, vit sa mère et son grand-père, dans une maison qu’ils se sont partagés de manière à se croiser le moins possible. Le beau-père et la belle-fille ne s’aiment guère. Et depuis le décès de son fils, Monsieur Dignac surveille sa belle-fille, qui lui semble sortir du deuil bien trop vite à son goût.
Pour les deux jeunes filles, la vie est tumultueuse et peut leur réserver quelques surprises…
En lisant le résumé du livre, je voyais déjà un peu comment allait terminer ce roman. Pourtant, j’ai eu envie de voir comment Hubert de Maximy allait tourner la chose.
Le récit se fait à 6 voix, et parfois même à 7 (lorsque l’on écoute les pensées de la cuisinière de Monsieur Dignac). Chaque personnage important pour l’histoire a son tour de parole. Chacun voit la même situation d’une manière différente. Cela donne chaque fois une vision des choses différentes selon les émotions que ressentent les personnages.
De la douceur, de la colère, de la peur, de l’inquiétude, des petits bonheurs, et des interrogations sont partout parsemés, au fil des pages. De quoi rebondir d’un chapitre à l’autre. En réalité, le livre se lit un peu comme un journal, puisque les séparations se font à travers de dates données.
Une année scolaire bouleverse la vie de ces deux jeunes filles et de leur entourage.
En marge de l’histoire principale, j’ai beaucoup aimé que l’auteur aborde le sujet des soldats revenus du front, durant la première guerre mondiale, dans des états absolument atroces. Il leur a rendu hommage, rappelant le sacrifice qu’ils avaient fait, et la difficulté qu’ils ont eu ensuite de vivre normalement.
J’avais déjà lu un autre roman de cet auteur, dans lequel j’avais trouvé qu’il manquait un petit quelque chose. Mais cette fois, je l’ai trouvé bien construit. Et, bien qu’un peu prévisible, intéressant.
Olympe de Hubert de MAXIMY
J’ai passé un très bon moment de lecture en sa compagnie, et j’ai adoré accompagné Ariane et Juliette durant leur année de découverte.