Edition: Presses de la Cité

Terres de France

Nombre de pages: 349 pages

Résumé: Août 2016, en Haute-Savoie, sous un soleil de plomb, trois hommes se retrouvent à la mort de celle qui a broyé leur vie. Souvenirs et confidences de chacun jaillissent pour faire éclater le secret de la défunte…
Morte et muette à jamais, Germaine, fauchée par un sapin. C’est son mari, Tronchet, qui en fait la macabre découverte ce jour d’août 2016. Le travail harassant de la ferme, le soin constant porté aux bêtes n’auront été finalement que le ciment et le quotidien d’un couple désassorti. Pourquoi cette femme belle, vénéneuse, ne cachant pas son désir pour d’autres hommes, s’est-elle mariée avec cet honnête paysan, qu’elle méprisait ? Dans sa solitude et sa peine, car l’homme était amoureux, Tronchet a auprès de lui son grand fils Antoine, revenu de la ville le temps des funérailles, mais aussi Edmé, frère de coeur d’Antoine, toujours fidèle à la besogne, un vrai garçon de ferme. Tous trois forment une chaîne unie, solidaire, délivrée de l’emprise toxique de Germaine, mais pas de leurs tourments, de leur histoire commune, ni de leurs doutes quant aux circonstances étranges de la mort de Germaine.
Il y a aussi ce médaillon doré, que tous ont toujours vu au cou de la défunte, qui renfermait un soi-disant secret… Un secret que l’opaque Germaine n’a jamais voulu dévoiler.

Merci à l’édition Presses de la Cité pour ce huis-clos.

Mon avis: Germaine n’est plus. Elle qui a toujours diriger sa famille d’une main de fer, ne laissant rien passer, et émettant même souvent des remarques dont on ne comprenait pas toujours le sens. Là-haut, sur leur domaine, Joseph, son mari, le Tronchet comme elle l’appelait, est perdu. 

Heureusement, l’ami de son fils est là pour lui donner un coup. Et son fils lui-même après être resté des années loin d’eux. 

Pourtant, Edmé, ce jeune ami, se pose bien des questions quant aux circonstances du décès de Germaine. Et il n’est pas le seul à penser que Joseph a dû en avoir assez de se faire malmener par son épouse… 

C’est ainsi que commence ce roman. Mêlant le terroir aux soupçons d’une possible vengeance. Dès le départ, le doute est là, lancinant, invisible mais bien présent.  

On démarre d’une histoire finalement anodine, comme il en existe mille. Un couple, de vieilles histoires enterrées mais qu’on respire encore, et un lieu isolé. Voilà, c’est tout. Il n’est pas besoin de plus pour construire un huis-clos qui permet de soupçonner sans pouvoir vraiment accuser. Qui permet aussi aux protagonistes de tenter de récupérer toutes les pièces du puzzle pour retrouver le dessin complet.  

Gerard Glatt nous offre pour le coup une histoire avec peu de personnages, mais qui possède des histoires bien complexes. Entre Joseph qui aimait sa femme mais sans en être aimé en retour, Antoine qui est fou de son père mais qui a fui sa mère, et Edmé qui est resté pour l’amitié de son frère de cœur, il faut dénouer l’enchevêtrement de pensées contradictoires. 

Jusqu’au bout, jusqu’aux dernières pages, aux dernières lignes, il nous est permis de penser ce que l’on veut, de tenter de comprendre ce qui a bien pu se passer.  

C’est une plume tout à fait originale que je retrouve. Toujours cette manière douce, et lente, d’amener le lecteur au dénouement. Toujours cette façon d’amener une immense émotion, en plein milieu de narration calme.  

Bien que ce roman ne m’ait pas plu autant que les Sœurs Ferrandon, j’ai tout de même lu très rapidement ce livre. Je me suis laissée emporter par ma lecture.