Edition: Casterman

Nombre de pages: 426 pages

Résumé: Jusqu’où iriez-vous pour être heureux ?
Kay : En changeant les traits de mon visage, je croyais que je serais plus entourée, mieux aimée mais il n’en a rien été.
Win : C’est surtout la nuit. Ou plus précisément quand le soir tombe, quand j’embrasse Ari que pourtant j’aime tant. Quelque chose me fait si mal que je suffoque.
Ari : J’ai voulu t’oublier, Win, j’ai voulu oublier l’amour même. Et j’ai payé. En oubliant aussi ce que j’aimais le plus au monde : danser.
Diana : Mes amis changent, je les trouve différents, distants.
Ou ils se tiennent trop près, comme Kay, si gentille, si
étouffante, si écœurante. Et si Ari elle aussi me cachait des choses ?

Merci à l’édition Casterman pour cette lecture éclairante

Mon avis: Plusieurs adolescents d’une même petite ville, doivent faire face à de multiples soucis. Heureusement, la seule hékamiste de la ville, capable de poser des sortes sur les personnes pour leur permettre d’atteindre leurs objectifs, est là pour les aider à les surmonter.

Pour Kay, il s’agit d’abord d’améliorer son physique puis d’être certaine d’avoir toujours des amies ; pour Ari, c’est oublier la peine qu’elle ressent après la mort de son petit ami.

Mais l’hékamiste les a prévenu : il faut savoir qu’il y aura toujours des effets secondaires lorsqu’une personne reçoit un sort. Et ces retombée peuvent parfois être encore plus désastreuses que ce à quoi l’on essayait d’échapper…

Ce roman est assez particulier. Dès les premières pages, on plonge dans cette semi-dystopie. Un monde tout à fait normal auquel on a injecté une minuscule touche de magie, grâce aux hékamistes, ces femmes dotées de pouvoirs particuliers.

Au départ, je démarre l’histoire avec l’idée que je viens de tomber sur une énième histoire de jeunes filles n’ayant pas de réels buts et qui vont nous raconter leurs bonne années de lycée. Une histoire comme on en a déjà lu cent.

Heureusement, je vous rassure immédiatement, la suite relève la barre assez rapidement. Les sorts sont jetés, les effets secondaires commencent à apparaître, et les ennuis arrivent.

Tout au long de l’histoire, un fil conducteur intéressant se manifeste : nos souhaits sont parfois dangereux. Il faut être prudent avec ce que l’on désire. Un thème qui mérite d’être approfondi, et qu’il me plaît de voir apparaître dans un roman pour adolescents, en particulier.

A travers les réflexions de chacun des personnages, qui ont droit à la parole à tour de rôle, le lecteur réalise assez vite que la situation se dégrade assez rapidement. Au fil des semaines qui défilent, les protagonistes voient leur vie se déliter sous leurs yeux, sans rien pouvoir y faire. Leurs comportements ou leurs transformations physiques ont des effets irrémédiables, et leur entourage doit s’adapter à ces changements. Ce qui n’est pas forcément plaisant pour tous.

Le message de ce roman est assez clair : il faut se contenter de ce que l’on possède déjà. Les adolescents en particulier ont de grands rêves de changement, n’apprécient pas leurs physiques, veulent s’attirer les bonnes grâces des camarades cools, et voudraient pouvoir s’épargner les peines de cœur. Sans réaliser que tout cela, ou presque, est ce qui crée leur bagage d’expérience.

Le roman termine sur un crescendo magistral qui m’a beaucoup plu. L’histoire avait besoin de rebondissements et elle en a reçu. Cela donne un ensemble assez bien construit. Pour moi, c’était donc une bonne lecture à découvrir.