Paru en 1994, grand succès de librairie, Les Pêches de vigne, une histoire de pionniers à la française qui s’écoule sur près d’un siècle, est l’un des « romans charentais » d’Yves Viollier, inspiré par l’histoire de certains de ses aïeux qui émigrèrent de Vendée.Lorsqu’en 1919 Antoine Gendreau revient chez lui, tout son univers a basculé : son épouse Edmée est morte de la grippe espagnole, le bétail est décimé, la ferme périclite. Lui, le fils aîné, décide alors, pour ses parents et ses frères, de prendre la seule décision capable de les sauver : quitter leur Vendée natale pour émigrer, non loin, en Charente. Là où le ciel est plus doux, la terre plus riche.Pour ces paysans, cela représente un terrible déracinement… Il leur faudra tout reconstruire, vivre d’autres amours, faire fructifier la terre pour, un jour peut-être, cultiver leur vigne et distiller leur propre cognac…
Edition: Presses de la Cité Terres de France
Nombre de pages: 324 pages
Mon avis : Après la Première guerre mondiale, quand les fermiers ont réintégré leurs domaines, il fallait tout reconstruire. Et parfois, les pertes étaient bien trop lourdes à porter.
C’est ce qui est arrivé à Antoine Gendreau. A son retour, il découvre que sa jeune épouse est décédée, lui laissant une petite fille qu’il ne connaît pas encore. Heureusement, ses parents et ses frères sont encore là.
Mais que peut-on faire lorsqu’une terre ne donne plus rien, lorsqu’il n’y a plus assez d’argent pour relancer les machines, et qu’on ne sait pas de quoi demain sera fait ? Saisir l’opportunité qui se présente et recommencer de zéro ailleurs.
Dans ces régions, on vivait en vase clos chaque région. Les Vendéens qui voient partir les leurs ont bien du mal à l’accepter.
Sur plusieurs générations, la famille Gendreau fera pourtant bien prospérer la terre qu’ils ont reçu en arrivant, devenant peu à peu plus aisé. Tout cela ne se fait bien sûr pas sans effort…
J’aime énormément les histoires qui se déroulent sur plusieurs générations. Quand du grand-père, on passe au fils, puis au petit-fils, et que l’on voit les mariages, les naissances mais aussi les décès qui jalonnent les décennies.
Le choc des générations se fait parfois sentir, quand la modernité fait son apparition. Et il faut que chacun y trouve sa place.
Cette histoire est abordée de façon sereine, dirais-je. C’est raconté sobrement, sans fioritures inutiles, mais sans aucun ennui. Il y a bien de quoi se mettre sous la dent, entre les rencontres des uns et des autres avec le sexe opposé, entre les saisons qui passent et qui ne se ressemblent pas pour un fermier, et entre les disparitions de certains personnages. Pas de grand bruit, mais une activité continue.
Et cela, j’aime beaucoup, vraiment ! Ca se laisse lire facilement, on retrouve bien tous les membres de la famille. Il n’y en pas trop, ni trop peu. Juste ce qu’il faut pour qu’il ne soit pas nécessaire de courir sans cesse à la fin du livre pour se référer à l’arbre généalogique.
J’ai passé un bon moment avec cette famille.
Points attribués : 8/10
Je remercie l’édition Presses de la Cité Terres de France pour cette lecture vendéenne.
Il vous tente?
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