Edition: Archipoche
Nombre de pages: 270 pages
Résumé: « A l’été 1991, j’étais une enfant comme les autres. Je faisais des choses normales. J’avais des amis, et une mère qui m’aimait. Jusqu’au jour où on m’a volé ma vie. Je suis restée prisonnière pendant 18 ans. J’ai été un objet dont quelqu’un a usé et abusé. Pendant 18 ans, on m’a interdit de prononcer mon nom. Je suis devenue mère, j’ai supporté l’insoutenable. Le 26 août 2009, j’ai retrouvé mon nom. Je m’appelle Jaycee Lee Dugard. J’ai survécu. On m’a volé ma vie est mon histoire, écrite avec mes mots, à ma manière, de la façon dont je me la rappelle. »
Jaycee Dugard a onze ans lorsque, en 1991, elle est enlevée par Phillip Garrido et sa femme Nancy. Phillip, sous contrôle judiciaire, vient de purger une peine de prison pour kidnapping et viol. Jaycee va rester séquestrée pendant 18 ans et aura 2 filles de son bourreau, avant d’être libérée par la police et rendue à sa famille. Ses tortionnaires seront condamnés, respectivement, à perpétuité et à 36 ans d’emprisonnement. Depuis, Jaycee a créé une association afin de venir en aide à toutes les victimes de viol et d’enlèvement. Son histoire et son courage ont ému le monde entier.
Merci à l’édition Archipel pour cette lecture bouleversante
Mon avis: Jaycee Dugard a une histoire très particulière. A onze ans, elle a été kidnappée, pour ensuite être séquestrée pendant 18 ans. 18 années d’un long calvaire dont elle sort en 2009, accompagnée de deux adolescentes, ses filles.
Elle raconte son histoire…
Je me rappelle avoir entendu parler de cette jeune femme lorsqu’elle a été retrouvée, par un pur hasard. Je me rappelle avoir entendu son histoire au Journal télévisé, dans les médias. Et j’ai vu sa photo s’afficher un peu partout. J’avais alors 28 ans… Elle, 29.
Lorsqu’elle avait été kidnappée, j’étais trop jeune pour me rappeler de cette disparition, si tant est qu’en Belgique, on en ait parlé. Le choc avait été d’autant plus grand, à l’époque, quand j’avais réalisé qu’une jeune femme de mon âge avait été séquestrée durant si longtemps.
Je me rappelle avoir fait le parallèle et m’être dit à l’époque : pendant que je créais ma vie, elle disparaissait aux yeux du monde, de la surface de la terre, coupée de tout. Et aujourd’hui, elle va devoir apprendre à vivre comme tout le monde. Sans comprendre ni réaliser à quel point cela pouvait s’avérer difficile, pour elle mais encore plus pour ses filles, qui n’avaient jamais rien connu d’autres que les murs qui les maintenaient cachées.
En lisant ce témoignage aujourd’hui, 9 ans plus tard, je réalise que son histoire est encore plus complexe qu’un retour à la vie. Parce qu’avant cela, elle a vécu une véritable descente aux enfers. Les abus, l’enfermement, l’impossibilité de pouvoir communiquer ce qu’elle ressentait, et jusqu’à l’interdiction d’utiliser son propre prénom, l’ont doucement mais sûrement emmené dans un état second. Elle explique qu’elle a fini par croire tout ce que ce que ce couple qui l’a maintenue dans cet état pouvait lui dire. Elle les croyait vraiment. Et comment aurait-elle pu douter ?! Elle avait 11 ans lorsqu’elle avait été enlevée. A part ses jeunes souvenirs, que pouvait-elle bien connaître d’autre ?!
Ma lecture n’est pas du voyeurisme. Je pense, au contraire, que si Jaycee Dugard a voulu écrire son histoire, en parler, c’est qu’elle avait besoin d’être écoutée, et lue. Je pense que son récit est déconcertant, c’est vrai, mais hurlant de douleur. La jeune femme nous permet de comprendre ce qu’elle a vécu et les choix qu’elle fait aujourd’hui pour elle-même, mais surtout pour ses filles. Je suis d’ailleurs admirative de la stabilité qu’elle s’efforce de maintenir.
C’est un témoignage qui m’aura bouleversé, m’aura mis le cœur par terre, m’aura fait prendre conscience du drame qu’elle a vécu. Et je la remercie pour son partage.