8h57… Je viens de m’installer dans le train qui va m’emmener à Bruxelles, capitale belge. 

Ce voyage est purement littéraire, puisque je me dirige vers une journée découverte. En effet, je vais faire une immersion dans le monde de l’édition.

L’édition Casterman possède des bureaux dans cette ville, et son équipe m’attend pour me parler du parcours d’un livre, de son manuscrit à son arrivée sur les étagères d’une librairie.

J’ai rendez-vous avec deux personnes: Fabiana et France. Chacune d’elle va m’expliquer comment fonctionne son domaine….

10h30: Fabiana me reçoit dans un joli espace ouvert sur les bureaux. 

Sympathique, avec un accent chantant, elle déroule pour moi le processus de son service: Droits à l’étranger – service international.

Dans ce service, elles sont deux personnes à gérer les catalogues jeunesse. Une basée à Bruxelles, l’autre à Paris. Ensemble, elles gèrent ce principe si compliqué que nous, lecteurs, n’avons absolument pas conscience: la vente et l’achat des droits pour un livre.

Quel est-il, ce principe? Un livre, édité par Casterman par exemple, possède des droits d’auteurs. Droits qui permettent de garantir contre le plagiat. 

Ce sont ces fameux droits que Fabiana et sa collègue gèrent.

Comment font-elles? 

La partie la plus agréable, c’est de connaître son catalogue sur le bout des doigts. Dans leur cas, il s’agit de tout le catalogue Casterman, plus le catalogue Flammarion jeunesse. 

Elles doivent les avoir lu, ou découvert s’ils s’agit d’activités pour la petite enfance, et donc pouvoir les présenter. 

Je dois dire que cette partie de leur activité me tente beaucoup hihi.

Mais le plus ardu arrive. En effet, durant l’année, elles seront présentes, entre autres voyages, sur 4 salons du livre différents, se déroulant dans plusieurs pays: en Italie, en Allemagne, en Angleterre et aux Etats-Unis.

Il s’agit là d’une véritable vitrine pour les maisons d’éditions. Chacune présente ses livres aux autres participants, venus du monde entier. Fabiana et sa collègue n’ont pas une minute à elles durant les 4 jours de chaque salon. Les rendez-vous s’enchaînent, les discussions sont nombreuses, les propositions également.

Elles rentrent de leur voyage fourbues, mais avec l’espoir d’être recontactées par les maisons d’éditions étrangères, séduites parce qu’elles leur ont présentés.

Les négociations

Après ces salons épuisants mais immenses, Fabiana commence la suite de son travail: les négociations.

Il s’agit dès lors d’arriver à trouver une entente sur le prix pour la maison d’édition étrangère, qui lui permette d’obtenir les droits d’imprimer ou de faire imprimer les livres désiré, pendant une période déterminée.

Je me rends compte subitement que travailler dans une maison d’édition ne veut pas dire qu’on lit à longueur de journée. 

J’entends dans les propos de Fabiana que c’est un travail complexe, mais enrichissant fatigant. Et même si elle s’enthousiasme de ce qu’elle propose (elle m’a d’ailleurs recommandé quelques très beaux livres durant notre entretien), je ressens bien la vie trépidante qu’elle mène.

Nous terminons notre discussion sur les modes de cession de droits.

L’accord

Fabiana poursuit ses explications sur les modes de cessions de droits.

Il en existe en réalité deux différentes.

Plus tôt, mon interlocutrice m’avait expliqué qu’il fallait d’abord que Casterman et l’édition intéressée s’accorde sur le procédé. En réalité, la discussion porte sur le nombre de livres qui sera imprimé, le prix, et d’autres informations utiles. Elles passent ensuite, lorsque ces chiffres sont établis, à l’établissement du prix pour permettre cette démarche.

Pour cela, il faut déterminer le mode de cession.

Il en existe  deux: La cession de droits et la co-production ou co-édition.

La cession de droit est le procédé qui permet à l’éditeur chargé d’imprimer lui-même les livres pour son territoire. 

Ensuite, il y a la co-production. Dans ce cas, c’est Casterman elle-même qui imprime pour l’autre maison d’édition en s’assurant ainsi de la qualité de la production. 

J’ai des cartes du monde plein la tête lorsque je ressors, avec une envie énorme de découvrir des titres dont nous avons discuté ensemble.

Je réalise également que le monde de l’édition est très vaste, tant au point de vue planétaire, que du point de vue de la masse de travail.