Edition: Nathan jeunesse
Nombre de pages: 486 pages
Résumé: Starr a 16 ans, elle est noire et vit dans un quartier difficile, rythmé par les guerres de gangs, la drogue et les descentes de police.
Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic; tous les jours , elle fait le grand écart entre ses deux vies, ses deux mondes.
Mais tout vole en éclats le soir où son ai d’enfance Khalil est tué. Sous ses yeux, de trois balles dans le dos. Par un policier trop nerveux. Starr est la seule témoin. Et tandis que son quartier s’embrase, tandis que la police cherche à enterrer l’affaire, tandis que les gangs font pression sur elle pour qu’elle se taise, Starr va apprendre à surmonter son deuil et sa colère; et à redresser la tête.
Merci à l’édition Nathan jeunesse pour cette lecture percutante.
Mon avis: Starr, 16 ans, vit dans une partie dela ville où la vie n’est pas toujours simple. Se barricader chez soi est monnaie courante, des coups de feu se font régulièrement entendre, les clans présents sont nombreux et les fréquentations peuvent être dangereuses.
Lorsqu’elle assiste, un soir, à une fête où des coups de feu sont tirés, sa vie bascule. Sur le chemin du retour, son ami est abattu par un policier. Choquée, perdue et stressée, elle ne sait d’abord quoi faire. Après tout, elle est témoin d’un fait grave.
Lorsqu’un procès est ouvert, elle doit faire un choix : garder le silence, ou sortir de l’ombre, au risque d’être la cible d’attaques. Parce qu’on ne doit pas parler de ce qui se passe dans le ghetto…
Au début de ma lecture, j’ai été déstabilisée. Je venais de faire un plongeon, tête la première, dans un milieu dont on entend parler, mais toujours de loin. Et tout d’un coup, je venais d’entrer dans ce microcosme fermé. L’argot, les réactions, les habitudes de vie, tout était nouveau. D’ailleurs, je dois bien avouer que je me suis dit que je ne serais pas certaine d’aimer ce roman.
Pourtant, lorsque Starr assiste au meurtre de son ami, mon cœur s’est serré. Cette scène ressemble à certains « faits divers » dont on a tous entendu parler : un policier a abattu sans sommation un homme de couleur. A la différence que cette fois, je l’ai vécue du côté de l’homme de couleur… Ce changement de prise de vue a toute son importance.
L’auteur ne fait pas une généralité, blanc contre noir. Elle se trouve en réalité en plein milieu des deux univers qui se touche. Habitante d’un ghetto noir, et allant à l’école dans un lycée huppé. De quoi bousculer n’importe qui.
Starr est fragile, quoi de plus normal, n’est-ce pas ? Pourtant, au fil de ses pensées, que l’on découvre, elle s’affirme, et comprend que se taire n’est pas toujours la meilleure solution. Elle prend des risques, elle est inquiète. Mais elle parle.
Ce geste, parmi tous, est ce qui me le feu aux poudres.
J’ai été remuée par ce roman. Pour une fois, on ne nous montre pas une société lisse et sans problème. On ne nous parle pas de lycéens bien sous tous rapports et appelé à de brillants avenirs, parce que leurs parents ont l’argent nécessaire. Pour une fois, c’est dans une société bancale, injuste et aveugle que l’on pose le pied.
Ce roman est percutant, et je n’en suis pas sortie sans garder quelques idées en tête, sans penser à ces manifestations que l’on voit régulièrement, aux nouvelles.
Je ne dis pas que c’est un coup de cœur. Mais je crois que ce genre de livre ne peut pas se représenter par cinq petites étoiles scintillantes. Il se pose en tant qu’informateur, permettant au lecteur d’ouvrir les yeux sur des réalités que l’on a tendance à occulter.
Il s’agissait là du premier roman de cet auteur, et elle nous démontre déjà qu’elle a une plume bien acérée !