Février 1745. Jeanne-Antoinette Le Normant d’Étioles est présentée au Roi Louis XV au cours d’un bal masqué organisé à l’occasion du mariage du Dauphin Louis-Ferdinand avec l’infante Marie-Thérèse d’Espagne. Sa beauté, sa jeunesse (elle a 24 ans) et son esprit enflamment le monarque dont elle devient bientôt la favorite. Début d’une passion sans réserve, indifférente à la réprobation du Clergé et de la Cour, qui se prolongera avec autant de force dans l’amitié et la tendresse. Intelligente, curieuse et passionnée par les Arts dont elle se fit la protectrice – combien de peintres, de sculpteurs et d’écrivains lui furent redevables ! – Madame de Pompadour s’impose alors comme l’une des figures majeures du Siècle des Lumières.
Incroyable itinéraire que celui de Léon, né en 1806 d’une maîtresse de Napoléon Ier, alors que, marié à Joséphine, celui-ci était convaincu d’être stérile. L’Empereur, qui se préoccupa de ce premier enfant, dans ses dernières volontés, à Sainte-Hélène, aurait aimé que son « bâtard » devienne magistrat. Mais l’adolescent prit très vite un autre chemin… Excentrique, dandy, joueur, jouisseur, le comte Léon dilapide avec un génie rarement égalé la fortune que lui a léguée son père. Querelleur et arnaqueur, il connaît la prison pour dettes. Dépité ou manipulé par des services secrets, il provoque en duel son cousin, le futur Napoléon III. Idéaliste et mégalomane, il se porte contre lui candidat à l’élection présidentielle de 1848, puis ne cesse de lui demander de régler ses innombrables dettes. Enfin exaucé, il se convertit un temps en chef d’entreprise, mais ses affaires périclitent les unes après les autres. Il n’est pas un seul membre de la famille qui n’ait été sollicité pour lui venir en aide. Le Tout-Paris s’amusait fort de l’incroyable ressemblance de cet « Aiglon des boulevards » avec Napoléon 1er, de ses frasques et des scandales qu’il provoqua, briguant le trône d’Italie ou attaquant en justice sa propre mère… Convaincu qu’on lui avait volé son destin, cet histrion, au tempérament à l’opposé de son très digne demi-frère Alexandre Walewski, a connu une inexorable descente aux enfers pour finir dans la misère la plus noire. A travers lui, ce sont toutes les figures historiques du XIXe siècle qui défilent.
Au hameau de Montmoirac, Estienne et Anne, qui vient de donner naissance à des jumeaux, font prospérer les terres du marquis de Trémolet. Un jour de foire, en recueillant les Chantegrel venus trouver du travail au village, Estienne découvre en Pierre l’homme qui pourra l’aider à édifier ses projets : élever le ver à soie. Cette cohabitation imprévue va se révéler un tournant majeur dans la vie des deux familles.