Bonjour à tous!

Nous nous réinstallons dans mon boudoir, afin de recevoir une nouvelle auteure, Antonia Medeiros qui a accepté de venir passer un petit moment en ma compagnie. Je l’en remercie vivement, et vous livre notre papotage.

Vous avez écrit une quadrilogie que j’ai trouvée magnifique! D’où vous est venue l’idée de cette saga familiale ?

Merci pour le compliment, je suis très touchée ! Cette saga est née de mon désir de raconter Germain, un personnage qui est né très tôt dans mon imagination et qui m’a hantée jusqu’à ce que j’écrive le livre. Je voulais raconter le destin de ce créateur, son rapport incroyable à la chaussure féminine et comment il utilise le soulier comme mode de communication avec le monde, comme un mode d’expression de soi et aussi comme un onguent pour panser les blessures de son âme. La chaussure est si riche comme thème qu’il fallait une saga pour le raconter. Évidemment, je voulais aussi à travers le roman réfléchir sur la famille, sur le poids de l’héritage et du besoin que l’on a tous de se recréer à partir de ce que nos parents ont été et nous ont transmis, que ces expériences soient positives ou non. Et puis la fameuse maison des Crèvecoeur m’a tellement marquée (si, si, elle existe vraiment !) que je ne pouvais que la mettre en scène autour de cette famille pour le moins dysfonctionnelle…

Est-ce votre première expérience littéraire ?

Absolument. Ce roman est mon premier livre écrit et publié, même si j’ai écrit des petites choses ici et là auparavant, essentiellement des nouvelles et des articles de presse. Comme tous les premiers romans, c’est une histoire qui a longtemps mijoté dans ma tête et il a fallu plusieurs concours de circonstances et la découverte de la maternité pour que je me lance enfin. Bizarrement, j’avais peur d’écrire un roman, sans doute parce que je ne pensais pas en avoir assez à raconter ou être capable de le finir. Et vous voyez un peu le résultat : pratiquement mille pages étalées sur deux tomes. Une fois que je me suis lancée, je ne pouvais plus m’arrêter ! Aujourd’hui, j’ai même plutôt le problème inverse : quand je commence un roman, j’en ai déjà un autre qui se dessine dans ma tête et je dois canaliser mes nouvelles idées dans un carnet. Lorsqu’on me demande de donner des conseils à ceux qui veulent écrire, je dis toujours la même chose : lancez-vous, noircissez des pages et tant pis si le premier jet est mauvais. Il est plus facile de travailler sur quelque chose qui existe, que sur rien du tout.

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie d’écrire ?

C’est d’une platitude absolue, je sais, mais j’ai toujours eu envie d’écrire ! Je suis avant tout une grande lectrice et dès le plus jeune âge, j’économisais pour m’acheter des Fantômette tout en passant ma vie à la bibliothèque. Et puis je viens d’une sacrée famille issue de mélanges du monde entier et j’ai été élevée au milieu d’anecdotes incroyables dont j’étais toujours friande. L’envie d’écrire et l’amour des histoires sont donc nés de cette combinaison d’éléments et c’est pour cela que j’avais choisi au départ d’être journaliste. Aller vers les autres, voyager, raconter me paraissait une belle façon de vivre sa vie. La réalité s’est avérée bien différente et heureusement : aujourd’hui, c’est la vie de romancière qui me permet de combiner tout cela.

Comment vivez-vous cette aventure ?

J’ai une chance inouïe de pouvoir faire ce travail à temps plein et de vivre mes aventures imaginaires, tout en étant capable de rester à la maison pour les miens. La conciliation travail-famille est un enjeu tellement important pour beaucoup de femmes et je pense que j’ai à peu près réussi à trouver un équilibre. Je suis tout le temps en train d’expérimenter avec mes habitudes de travail pour les améliorer. En ce moment par exemple, je me lève à cinq heures pour écrire, mais évidemment, je m’écroule à dix heures du soir ! Mais le travail d’écriture, c’est aussi beaucoup de doutes, de passages à vide et d’éternels recommencements pour pouvoir produire quelque chose de beau et de durable : un peu finalement comme une histoire d’amour vécue au quotidien, il faut y travailler un peu tous les jours pour que ça marche…

Sur votre site, vous expliquez que vous avez eu différents emplois. L’un d’eux m’a interpellé : fausse patiente. C’est-à-dire ? hihi

Moi aussi j’ai une faiblesse pour cet emploi-là ! Il s’agissait en fait de tests qui étaient faits sur des futurs médecins. Le faux patient, moi en l’occurrence, devait apprendre un scénario et répondre d’une certaine façon aux questions que le médecin posait afin que celui puisse établir un diagnostic. Je l’ai fait sur plusieurs années : j’ai eu des problèmes de cœur, des fractures, des grossesses, des maladies bizarres, c’était vraiment passionnant à faire et très amusant. Je pense que les médecins, eux, trouvaient ça plutôt stressant par contre…

Avez-vous d’autres projets qui a attendent la lumière ?

Absolument, je termine la rédaction de mon prochain roman qui devrait sortir en fin d’année. Je compte partir d’ici à quelques semaines pour m’enfermer une dizaine de jours toute seule et sans interruptions, histoire de mettre enfin un point final au premier jet. C’est une histoire d’amour un peu atypique qui se déroule à New York, entre un adolescent et une actrice des années 50. Elle va disparaître subitement pour revenir dans sa vie 30 ans plus tard, dans des circonstances étranges et il va devoir mener l’enquête pour comprendre ce qu’elle est devenue et pourquoi elle a ainsi bouleversé sa vie. C’est un roman qui explore le thème de la folie au féminin, de l’amour hors du temps et du jeu des apparences. Tout un programme, mais promis je vous en dis plus dès que la date de sortie est fixée…

Que prévoyez-vous pour votre avenir ?

Écrire le plus de livres possible bien entendu, mais surtout continuer à développer ma relation avec mes lecteurs en leur ouvrant un peu plus mon univers et en échangeant directement avec eux. Il est très important pour moi de nourrir ce lien et c’est pour cela que j’ai donc créé Le Club des lecteurs où les gens peuvent s’inscrire pour recevoir des informations exclusives, dialoguer avec moi, lire des récits inédits et plein d’autres surprises. D’habitude, j’aime bien inviter les gens à la maison pour papoter, mais là c’est un peu plus compliqué alors j’essaie de le faire autrement !

Le club des lecteurs

Comment votre famille vous accompagne dans ce nouveau parcours ?

C’est assez curieux. Mes enfants savent que j’écris des histoires, mais en même temps ne comprennent pas tout à fait ce que je fais de mes journées. Quant à mon mari qui est un scientifique pur et dur, il trouve que c’est une voie pour les téméraires et les inconscients ! Il est vrai aussi que je ne partage pas toujours les détails de mes livres avant qu’ils ne soient écrits. Ce n’est pas tant de la superstition que le besoin de vivre dans ma bulle en solitaire le temps que le livre se développe, un peu comme une grossesse finalement. Une fois que l’on a accouché, on n’a qu’une envie : le partager avec tout le monde !

Avez-vous des animaux ?

J’ai un mari et trois enfants : est-ce que ça compte ?

Thé ou café ?

Thé, thé, thé ! Je suis une inconditionnelle de cette boisson que je consomme plutôt à l’anglaise : avec du lait et un peu de sucre. Ma tasse de thé, c’est toujours un moment de bonheur, que ce soit avec un bon livre ou une copine. Vous en prendrez bien une tasse avec moi ?

Merci, Antonia Medeiros, pour vos réponses si enthousiastes!

J’ai eu le bonheur de lire les trois premiers des quatre tomes (regroupés aujourd’hui en 2), et j’avoue avoir avoir été totalement conquise par cette saga familiale. Je vais donc enfin pouvoir découvrir la dernière partie de l’histoire

Vous avez, vous aussi, envie de vous laisser tenter? Il suffit de cliquer sur les liens ci-contre!