C’est lundi, que lisez-vous?
Rendez-vous initié par Mallou qui s’est inspirée de It’s Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Pixie
Ce que j’ai lu la semaine dernière
Ce que je lis en ce moment
C’est la rentrée dans cette famille parisienne sans histoires. Après un été boosté aux « cahiers de vacances », Félix, le petit dernier, entre en 6e dans un nouveau collège, et c’est tout l’équilibre familial qui peu à peu va se lézarder. Car Félix, pas rebelle pour un sous mais hermétique à tout progrès, est très très mauvais élève. Cela insupporte Grégoire, le père, pour qui l’excellence scolaire est une évidence qui ne se discute pas. Cela plonge Charlotte, la mère, dans des abîmes d’anxiété aussi usants pour elle que pour les siens. Et cela horripile Louise, la sœur aînée, brillante lycéenne de terminale, furieuse que leurs parents pourrissent ainsi leur existence. Avant même le début du deuxième trimestre, chaque membre de la famille est au bord de la crise de nerfs, et dans cette cacophonie où personne n’arrive plus à se parler, c’est presque Félix, paradoxalement, qui semble le plus zen….
Rythmé par les trois trimestres de l’année scolaire, Bon à rien explore avec une autodérision salvatrice un sujet source d’insomnies et de zizanie pour de nombreux parents : l’angoisse de voir sa progéniture échouer à l’école et tous les excès auxquels cette angoisse mène. On s’y croirait !
Ce que je vais lire ensuite
Le dernier tome de cette populaire saga familiale, qui résume une partie des années 1960 et raconte la décennie suivante jusqu’en 1984, est à la fois marqué par les départs et le renouveau. Les enfants Dionne désertent l’un après l’autre le bungalow du boulevard Lacordaire, laissant leurs parents goûter à un confort et une tranquillité longtemps espérés. Les Jeux olympiques de 1976, la question houleuse de l’avortement soulevée par le Dr Morgentaler, la montée de l’indépendantisme ou le référendum de 1980, restent à l’arrière plan. Ce sont plutôt les voyages, l’approche de la retraite, la mort de proches, la maladie, les épreuves des enfants et les sempiternelles colères de Maurice qui marquent les vieux jours du couple Dionne.
Rosine, fille de modestes paysans, quitte son pays de la violette pour cacher sa grossesse. A Paris, elle devient courtisane. Son ascension est rapide, d’autant que vers 1880 apparaît cette nouvelle forme d’amour vénal, hors des traditionnelles maisons closes.
Sa fille Eloïse, née dans la rue, sera placée en nourrice et vivra de la couture à Lyon.
Emma, fille d’Eloïse, passionnée de couture, de création, travaillera pour Paul Poiret. Ses chapeaux, souvent ornés d’un bouquet de violettes, rencontrent un grand succès. De sa passion avec un aristocrate tué sur le front en 1916 naîtra Béatrice. Années folles – sur fond de jazz et de surréalisme – qu’Emma vit intensément, en femme libre, au bras d’un journaliste américain ami d’Hemingway ; elle fréquente Jean Cocteau, Paul Iribe….
Béatrice, elle, est fascinée par le monde du parfum qu’elle découvre dans l’entourage de Coco Chanel. A la faveur d’un séjour à Grasse, elle retrouve la trace de ses ancêtres sur le domaine de la Fontaine aux Violettes, dont on se transmet le nom dans la famille depuis 1875. Elle devient « nez » à Grasse et s’éprend d’un réalisateur de cinéma aux Studios de la Victorine, à Nice. Béatrice finit par racheter la Fontaine aux Violettes, là où tout a commencé ; elle y développe la culture des fleurs à parfum. Elle sera la première femme de sa famille à connaître le bonheur….
De 1875 aux années 1940, de Tourrettes-sur-Loup, sur les hauteurs de Nice, à Paris, quatre générations de femmes volontaires et indépendantes vont se succéder pour que vivent leurs passions. De Rosine, la courtisane, à Béatrice, « nez », c’est la culture de la violette, fleur à parfum par excellence, qui scellera leurs destins.