Florence Foster Jenkins
J’ai découvert l’histoire de Florence Foster Jenkins au hasard des choix de films que je fais. J’aime particulièrement ces films qui s’arrêtent sur des personnages méconnus de l’histoire. Et celui-ci en faisait partie.
Film de Stephen Frears
Date de sortie: 2016
Durée: 1h51
Synopsis: L’histoire vraie de Florence Foster Jenkins, héritière new-yorkaise et célèbre mondaine, qui n’a jamais renoncé à son rêve de devenir une grande cantatrice d’opéra. Si elle était convaincue d’avoir une très belle voix, tout son entourage la trouvait aussi atroce que risible. Son “mari” et imprésario, St Clair Bayfield, comédien anglais aristocratique, tenait coûte que coûte à ce que sa Florence bien-aimée n’apprenne pas la vérité. Mais lorsque Florence décide de se produire en public à Carnegie Hall en 1944, St Clair comprend qu’il s’apprête à relever le plus grand défi de sa vie…
Narcissa Florence Foster naît en 1868 à Wilkes-Barre (Pennsylvanie). Enfant, elle suit des cours de musique, et exprime le désir de partir étudier la musique à l’étranger. Comme son riche père refuse de payer ses études, elle s’enfuit à Philadelphie avec Frank Thornton Jenkins, un médecin qui devient son mari et lui transmet la syphilis. Ils divorcent en 1902.
Elle vit dès lors en tant qu’enseignante et pianiste. À la mort de son père en 1909, elle hérite d’une fortune qui lui permet d’entamer la carrière de cantatrice que ses parents et son mari avaient découragée. Elle s’implique dans la vie musicale de Philadelphie, en fondant et finançant le Club Verdi, prend des cours de chant et commence à donner des récitals en 1912.
La mort de sa mère en 1928, alors que Florence a 60 ans, lui fait gagner une liberté accrue et les ressources supplémentaires pour poursuivre sa carrière.
En dépit de son manque évident de sens musical, Florence Foster Jenkins est entièrement persuadée de son talent extraordinaire. Elle n’hésite pas à se comparer aux sopranos connues, telles Frieda Hempel et Luisa Tetrazzini. Elle considère les éclats de rire qui ne manquaient pas de se produire durant ses concerts, comme provenant de rivales rongées de « jalousie professionnelle ». Consciente des critiques, elle rétorquait : « Les gens pourront toujours dire que je ne sais pas chanter, mais personne ne pourra jamais dire que je n’ai pas chanté. »Lorsqu’on écoute ses enregistrements, il apparaît clairement qu’elle avait un très faible sens de la gamme et du rythme et était à peine capable de tenir une note. On peut entendre son accompagnateur tenter de compenser ses variations de tempo et ses erreurs rythmiques. Néanmoins, elle devient très rapidement populaire grâce à son talent « peu académique ». Son public l’adore, plus pour l’amusement qu’elle procure que pour sa compétence musicale. Les critiques la décrivent souvent en des termes équivoques, qui ont certainement aidé à attiser la curiosité du public.
Les airs auxquels la « cantatrice » s’attaque lors de ses récitals sont un mélange de grands airs du répertoire d’opéra, de Wolfgang Amadeus Mozart, Giuseppe Verdi et Richard Strauss (tous largement au-delà de ses capacités), ainsi que des Lieder de Johannes Brahms et des Clavelitos de Joaquín Valverde Sanjuán (un succès redemandé et bissé), et de chansons composées par elle-même et son accompagnateur, M. Cosmé McMoon. Florence Foster Jenkins porte souvent des tenues sophistiquées, dessinées par elle-même, apparaissant sur scène drapée de tulle et portant des ailes. Pour les Clavelitos, il lui arrivait de jeter des fleurs dans le public, secouant un éventail et exhibant encore plus de fleurs dans sa chevelure.
Lors d’un accident à bord d’un taxi en 1943, elle découvre qu’elle peut chanter un « fa encore plus haut qu’avant ». Au lieu de poursuivre la compagnie de taxis, elle envoie une boîte de bons cigares au conducteur.
Malgré les demandes de son public pour qu’elle se produise plus souvent, elle restreint ses rares apparitions à quelques endroits favoris, et son récital annuel se tient à la salle de bal du Ritz-Carlton à New York. L’auditoire de ses récitals est toujours limité à son fidèle club féminin et à d’autres hôtes choisis – elle supervisait elle-même la distribution des billets tant convoités.