Edition: Presses de la Cité
Terres de France
Nombre de pages: 428 pages
Résumé: Dans le Haut Forez, une histoire d’amour qui vire au huis clos familial quand argent, suspicion et convoitise s’en mêlent. Surtout quand la belle épousée, plus riche qu’elle ne le pensait, devient la proie, plus maligne qu’il ne la soupçonnait, d’un beau-père retors et sans scrupules…
Agé d’à peine vingt ans, Louise quitte un père qui ne l’a jamais aimée pour épouser Robert Chevrier, de quinze ans son aîné. Au fil des jours, dans l’austère maison familiale des Chevrier, enchâssée dans les sapins, la jeune femme perd ses illusions en raison de l’omniprésence de son beau-père, « le Vieux ». Son époux, propriétaire à Fontbonne d’une entreprise de maçonnerie – qui a prospéré pendant l’Occupation… – est trop accaparé par ses affaires, de plus en plus ambitieuses. Il guette aussi l’enfant qui tarde à venir. Ce qui cristallise quelques tensions au sein du couple. Au décès de son père, Louise devient l’unique héritière d’une dynastie de fermiers prospères et… d’un patrimoine rondelet. Elle décide de n’en rien révéler à son mari. En ce début des années 1970, le temps des femmes et de leur émancipation est en marche. Louise a des projets : passer son permis de conduire, trouver une activité histoire de s’affranchir de l’oppressante promiscuité avec « le Vieux ».
Mais ce dernier a l’oeil à tout et est prêt à tout…
Un roman noir, constuit comme un huis clos, qui va crescendo.
Merci à l’édition Presses de la Cité pour cette lecture toute en finesse
Mon avis: Louise a grandi avec son père, à la dure. Lorsqu’elle se marie, elle n’attend donc pas grand-chose, en matière d’affection. Pourtant, elle doit apprendre à composer avec son beau-père, vieil homme aigri, qui l’épie dans chacun de ses mouvements.
Les mois passants, des difficultés apparaissent : problème de conception, puis financiers entament la relative entente qui unit Louise et Robert. Lorsqu’elle hérite, à la mort de son père, d’une fortune considérable, et que grâce au contrat de mariage qu’ils ont signé, elle n’est pas obligée de partager, c’est une plus grosse tension encore qui s’établit.
Rémy, le beau-père de Louise, a d’ailleurs, du fond de son fauteuil, plusieurs plans pour pouvoir mettre la main sur cet argent….
Ce n’est pas le premier roman que je lis de Pierre Petit. Lors de ma première lecture, j’avais trouvé que le style d’écriture était doté d’une certaine langueur. Une façon douce d’expliquer les choses.
Dans ce nouveau roman, et bien que certains événements soient très sombres (on parle quand même de complots), on vit sur un air apaisé. On nous raconte les odeurs de sapin, le bois des portes, le feu de cheminée, la vie d’un petit village.
Je dois que ces aspects-là me plaisent énormément. J’aime cette façon de se poser, tranquillement, dans un décor qui inspire le calme et l’apaisement. J’avoue que j’aimerais énormément avoir ce genre de petit lieu dans mon environnement.
Ce qui est assez particulier, dans les livres que j’ai lu de Pierre Petit, c’est qu’il ne s’agit pas uniquement de jolies petites histoires de campagne. Il soulève le voile sur les drames qui peuvent également s’y dérouler. Histoires sombres, macabres, celles que l’on tait ou dont on parle sous le sceau du secret. Des faits divers remis dans leur contexte en entier.
Je pense que c’est cet aspect qui rend les romans de cet auteur aussi attrayant.
Par contre, j’ai été un peu déstabilisée, à plusieurs reprises, par le fait qu’il fasse reculer un peu le lecteur hors de la scène, lui faisant prendre de la distance pour lui montrer un seul geste, un tout petit élément que l’on a pas encore remarqué.
Au final, c’est un roman qui se lit facilement et agréablement. Je ne regrette pas mon voyage.