Edition: Nathan jeunesse
Nombre de pages: 400 pages
Résumé: Caden est un adolescent de quinze ans ordinaire, qui s’intéresse à l’athlétisme et aux jeux vidéo. Pourtant, il adopte un comportement de plus en plus étrange aux yeux de ses parents : il marche seul et pieds nus dans les rues, craint que ses camarades de classe ne veuillent le tuer… Dans son esprit, Caden est devenu le passager d’un navire voguant sur des mers déchaînées.
Lorsque cela devient trop difficile pour lui de garder le contact avec la réalité, ses parents doivent l’interner en asile psychiatrique. Commence pour le jeune homme un long voyage qui doit le mener au plus profond des abysses, au risque de s’y noyer…
Inspiré d’une histoire vraie, un roman d’une justesse incroyable sur les maladies mentales.
Merci à l’édition Nathan jeunesse pour cette découverte déstabilisante
Mon avis: Caden ne voit pas le monde comme tout le monde. Pour lui, tout peut déraper à tout moment : Un élève de l’école lui donne l’impression de vouloir le tuer, les feux de signalisation peuvent soudainement se mettre à lui donner des ordres. Et durant certaines périodes, il voit son entourage comme des membres d’un équipage de pirates.
Pourtant, Caden n’est pas fou. Il est schizophrène. Et il lui est parfois très difficile de pouvoir garder les pieds ancrés dans la réalité. A travers son écrit, on bascule dans son quotidien.
J’étais curieuse de la manière dont l’auteur allait aborder ce trouble. C’est un sujet complexe que l’on rencontre très très peu dans la littérature. Un sujet que l’on aurait tendance à dire, même.
Le site http://www.plateformepsylux.be nous donne une définition assez simple à comprendre :
Ce n’est qu’après lu ce roman que je me suis intéressée réellement à l’ensemble des symptômes qui caractérisent ce trouble. Et plus j’avançais dans mes recherches, et plus je réalisais que le livre que je venais de lire reflétait parfaitement les données que je venais de trouver.
Caden perd régulièrement ses repères dans la réalité. Il l’écrit à de multiples reprises, en disant qu’il ne sait pas toujours si ce qu’on vient de lui dire a été réellement prononcé, ou si ce sont les voix qu’il entend qui ont soufflé à son oreille.
Il plonge, littéralement, régulièrement dans une atmosphère maritime, sans se rendre compte de ce changement de décor. Il ne fait pas de différence. On voit sa famille, ses amis, commencer à s’inquiéter de son comportement, se poser des questions, et lui en poser également. Des questions auxquelles il n’a d’ailleurs pas de réponse, puisqu’il ne se rend pas compte de ces décalages.
Au fur et à mesure des semaines, on sent le jeune homme s’enfoncer dans les hallucinations, avant de finalement être installé dans un centre de soins. On lit alors les transformations qui se déroulent avec les différents traitement médicamenteux qu’il reçoit.
Une scène en particulier m’a interpellé. Jusque-là, on passait de l’état d’accès à la réalité à des périodes d’hallucinations, mais sans aucune interaction entre les deux états. Mais au fil des soins qu’il reçoit, il se passe une scène de délire qui reprend pied tout à coup dans la réalité. La première partie de la phrase se déroule se déroule sur un navire, mais la seconde dans l’hôpital où il se trouve réellement. Une amélioration époustouflante.
C’est un livre très particulier à lire. Mais je l’ai trouvé intéressant au plus haut point, poignant et doux. Caden est un personnage complexe, et en suivant ses pensées, j’ai eu l’occasion de pouvoir imaginer ce que peuvent vivre les personnes atteintes de ce trouble.
L’auteur s’inspire de son entourage proche, puisque que son fils est atteint de schizophrénie. Il a su, avec l’aide de celui-ci, retracer le parcours réel et difficile que doit vivre chaque personne dans le même cas. On ne lit pas ce livre comme n’importe quel autre roman. Au-delà de l’histoire de Caden, c’est une réelle situation complexe que l’on découvre.
C’était la première fois que je lisais quelque chose sur ce thème, et je ne peux que le recommander largement.