Edition: Nil

Nombre de pages: 360 pages

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Résumé: Katharina, mère de deux enfants, est débordée par un quotidien qui ne lui fait pas de cadeaux. Son mari a accepté un job à Berlin, loin de chez eux, et elle est la plupart du temps livrée à elle-même. Elle s’occupe de tout son petit monde, assommée de listes à cocher et de tâches à accomplir. Ce vendredi, alors qu’elle découvre une boule dans son sein, ses préoccupations vont prendre une autre tournure. Et les questions affluer : si elle devait partir, que laisserait-elle en héritage ? est-elle devenue la fourmi invisible d’une famille qu’elle aime mais qui ne la voit plus ?

Merci à l’édition Nil et à Babélio pour cette découverte

Mon avis: Katharina a un quotidien bien rempli. En effet, entre son mari qui est à Berlin durant la semaine, un fils adolescent, et une enfant de 11 ans hyperactive, elle est chargée de beaucoup de responsabilités. Pourtant, ce n’est pas vraiment ce dont elle rêvait. Elle se voyait défendre une thèse, apporter à la société un nouveau regard sur la musique classique.

Lorsqu’un matin, elle se rend qu’une grosseur s’est développée dans sa poitrine, elle pose sur le monde qui l’entoure et sur ceux qui le peuplent un regard perplexe : comment feront-ils quand elle ne sera plus là, si cette grosseur se révèle fatale ? L’effaceront-ils simplement ?

Cette trentenaire a un regard particulier sur sa vie. Ce monologue intérieur que l’on découvre dans les pages du roman est tout à fait hors du commun.

Je me suis très vite attachée à cette femme dotée d’un sens de l’humour très développé. Elle décrit son quotidien comme une aventure, comme une histoire dont elle se détache un peu. Elle raconte sa vie comme si elle ne lui appartenait pas vraiment, mais qu’elle voulait juste nous montrer la réalité d’une vie de mère au foyer, avec tous ses aléas, et les absences de reconnaissance pour cet emploi à plein temps.

Avoir un enfant hyperactif est loin d’être simple. Pourtant, bien qu’elle exprime sa fatigue, elle relate les mésaventures qu’elle a pu traverser durant l’éducation de sa fille comme des anecdotes drôles. De quoi dédramatiser par la même occasion ce genre de situation.

Les listes qu’elle fait (les lieux où elle veut aller, les musiques qui la font pleurer, le genre de phrases qui l’horripilent,…) sont autant de petits repères qu’elle se confectionne, histoire de s’y retrouver dans toutes ses pensées. Un geste que j’aime énormément, et que j’aimerais d’ailleurs appliquer, histoire de poser ses pensées sur papier.

Je me suis laissée porter par ses idées, son imagination, et son ressenti tout au long du roman. Et j’ai adoré ce voyage. C’est doux, triste et tendre à la fois. Un façon un peu mélancolique de mettre le doigt sur ce qui ne vas pas pour de nombreux parents au foyer : leur invisibilité et la fatigue qu’entraîne leur emploi du temps pourtant éreintant.

Je ne connaissais pas du tout cet auteur, et je dois dire que c’est une belle découverte. Je ne dirais tout de même pas que c’est un coup de cœur, mais j’ai passé un très joli moment.