Edition: Presses de la Cité
Terres de France
Nombre de pages: 311 pages
Résumé: Afin de sauvegarder l’âme de leur hameau de l’inexorable course du profit et du progrès, des habitants, avec à leur tête Thibaut, un ado plein d’idées, se mobilisent…
De ce hameau tranquille, les Ruées, qui a vu sa population fondre comme neige au soleil notamment avec l’envolée des jeunes vers la ville, ne subsistent que l’auberge, la vieille gare et quelques habitations. Une poignée de fidèles aiment se retrouver à l’auberge, lieu d’une riche tradition familiale, où Mathilde a élevé seule Adeline et Thibaut, aujourd’hui adolescents. Bientôt un projet met en concurrence l’auberge de Mathilde et une zone artisanale, dont la municipalité attend beaucoup pour le développement du village voisin et pour l’emploi… Jusqu’à ce jour, grâce à l’auberge et la gare, même désaffectée, les gens du hameau avaient le sentiment de conserver, aussi fragile soit-elle, l’âme des Ruées. Pour combien de temps ? Mais il y a les choucas, ces élégants oiseaux noirs qui nichent sur le toit de la vieille gare ! Dès lors, les causes se confondent. Toucher aux choucas, c’est s’en prendre aux gens du hameau… Et le timide Thibaut sait, lui, d’un crayonné habile, comment rallier le plus grand nombre à leur cause, comment sauver l’auberge, comment joindre aux belles paroles les vraies résistances…
Merci à l’édition Presses de la Cité pour cette promenade poétique.
Mon avis: Aux Ruées, petit bourg peu à peu abandonné, il ne reste qu’une bande de vieux amis. Replié sur eux-mêmes, leur vie tourne autour de l’auberge de Mathilde, établissement dans lequel ils se retrouvent chaque jour ou presque.
Le jour où ils reçoivent tous des messages annonçant le déclin de la société, c’est le branle-bas de combat parmi ces pensionnés. La crainte, la révolte font leur œuvres, et les voilà tous revendiquant leurs droits à une société juste, même envers eux, les petits oubliés.
C’est le début d’un réveil du hameau…
Pierre Cornaille aime les petits villages. Il adore les explorer et en tirer ce qu’ils ont de meilleur.
Le petit hameau dans lequel on débarque cette fois est minuscule. Quelques maisons, pas de commerce si ce n’est l’Auberge, et seulement quelques rares irréductibles qui n’ont pas voulu le quitter.
Le décor est rapidement planté, et le casting est très coloré !
Dès les premières pages, je me suis sentie chez moi. Face à ces maisons âgées, dont beaucoup ne sont plus habitées, à cette ancienne gare à l’abandon, et à la chaleur de la salle de l’Auberge, on ne peut qu’avoir envie de connaître les habitants.
L’auteur prend son temps avant de nous montrer où il veut venir. Il remonte d’abord dans les souvenirs, dans les histoires familiales et dans les petits secrets de chacun. Une fois qu’on connait bien nos nouveaux voisins, il nous explique le reste.
Et le reste, ce n’est rien d’autre qu’un retour à la vie d’un petit village qu’on pensait voué à la disparition, un jour ou l’autre. Le reste, c’est la nouvelle génération qui fait corps avec les petits pensionnés qui ont plein d’idées, et surtout plein d’envies de revanche.
Je pense que la poésie que nous offre Didier Cornaille embellit chaque situation. Cette histoire pourrait faire l’objet d’un fait divers s’il n’y avait pas cette magie dans la façon de la raconter. C’est ce que j’aime par-dessus chez cet auteur.
Ce n’est pas le premier roman que je lis de lui, et chaque fois, j’y retrouve ces tout petits bonheurs simples que l’on a tendance à oublier, et ces regards sur ce qui nous entoure que l’on ne prend plus le temps de poser.
C’est encore une fois une jolie réussite !