Je m’installe aujourd’hui en compagnie d’une dame dont j’apprécie beaucoup les écrits.
Confortablement assises, nos tasse de café à la main, nous voilà prêtes à papoter….
Pas plus que tous les autres sur lesquels j’ai écrits 😊 L’idée de ce roman m’est venue après avoir lu un billet sur le site rue89, écrit par une jeune femme en fauteuil qui évoquait son envie de danser. Le billet en question était très drôle, plein d’autodérision et d’humour noir, j’ai tout de suite accroché. Et c’est comme ça que l’aventure de ce livre a commencé.
« Sensibles », je ne sais pas…En tous cas ce sont des sujets qui me touchent, qui m’intéressent personnellement, en tant que personne. J’écris au coup de cœur, mes sujets ne sont jamais « prémédités », encore moins « calculés ». Je crois que j’aurais beaucoup de mal à travailler sur commande, pour un roman ado.
Le prochain roman, La fille d’avril (chez Casterman à l’automne 2018) est (encore) une histoire de trajectoire adolescente : une jeune fille qui en 1966, se débarrasse du corset de féminité qu’on leur imposait à cette époque. Dans son cas, cette émancipation passe par l’envie de faire de la course à pied. Est-ce que vous saviez que dans les années 60, les médecins affirmaient que si les filles osaient courir, des poils leur pousseraient partout sur le corps et qu’elles finiraient pas perdre leur utérus ? (dont elle ignorait déjà l’existence ?). Elles n’avaient tout bonnement pas le droit de s’inscrire à des courses, qui étaient exclusivement réservées aux hommes. Et de toute façon, on trouvait qu’il était « très laid » , et totalement inconvenant pour une femme de se montrer dans une posture d’effort…
J’adore courir, alors j’imagine que ceci m’a particulièrement touchée 😉
De la gratitude ! J’aime beaucoup la gratitude. C’est une émotion riche, dans le sens où elle fait apprécier la vie. J’essaie de faire en sorte que mes enfants en soient conscients. J’aime beaucoup, le soir, leur demander quel petit « cadeau » leur a fait la vie pendant la journée….Et je me le demande aussi. Plus on vieillit et plus on se rend compte que ces cadeaux sont des tous petits riens du quotidien.
J’aime être au contact des lecteurs. Je ne crois pas qu’il s’agisse de quelque chose d’indispensable pour écrire, mais cela me permet de briser la solitude de l’écrivain ! J’aime le contact, et cette solitude me pèse souvent.
Lors de mon premier séjour à Tahiti, je n’avais pas d’enfants. Mais j’envoyais régulièrement des cadeaux à ma petite filleule de 8 ans restée en métropole. Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis mise à inventer l’histoire de chaque petit cadeau envoyé : des coquillages de la Princesse du lagon, des jupes d’une danseuse …Un jour, mon compagnon a lu une de ces histoires. Et il m’a dit « Hé, c’est bien ce que tu écris ! Tu devrais faire des livres pour les enfants ! ».
Au départ, l’idée m’a paru totalement saugrenue. Il faut dire qu’à l’époque, après une prépa et des études en école de commerce, j’étais très loin de me projeter dans ce genre de carrière de saltimbanque 😊 Et pourtant, je me rappelais avoir été une élève fan de rédactions et autres « productions d’écrits »…
Je me souviens de cette collégienne qui s’est levée à la fin d’une rencontre parce qu’elle voulait « dire quelque chose ». Et là, devant tout le monde, devant la soixantaine d’élèves présents, elle a expliqué, avec sa toute petite voix, de sa toute petite hauteur blonde et frêle, qu’elle vivait dans une famille raciste. Et qu’elle aussi, de par son éducation, avait toujours suivi le chemin de ses parents, oncles, tantes, cousins, sans jamais se poser la question. Etre raciste, c’était quasiment évident.
Jusqu’à ce qu’elle lise mon roman Sweet Sixteen. «C’est comme si votre livre m’avait ouvert les yeux. Et maintenant, je suis certaine que je ne serai plus jamais raciste, de toute ma vie ».
Ce sont des moments totalement indescriptibles. Et je me rappellerai de celui-là toute ma vie, c’est certain.
Les deux (thé matcha, café moulu à la maison !)… Et parfois même, je les mélange…