Romans

Les possédées de Johanna Van Veen

9/10

L’étrangeté s’épanouit comme une fleur vénéneuse dans la vie de Rose : affamée, maltraitée, forcée de mener pour la cruelle Mama des séances de spiritisme où le surnaturel le dispute au sordide, elle n’a pour réconfort que Ruth, un esprit compagnon revenue du royaume des ombres sur l’appel de son sang versé. Morte depuis des siècles, affectueuse et tyrannique, cruelle et tendre, Ruth est son soleil noir et sa boussole, son indéfectible amie. 

Leurs destins liés basculent lorsqu’une veuve étrange et secrète les entraîne dans sa demeure isolée. Agnes, seule entre tous à voir Ruth. Agnes, douce à aimer peut-être, alourdie d’un chagrin, d’un secret, de chaînes qu’on pourrait briser ? 

Prenez gardes, jeunes filles, si les esprits-compagnons sont votre consolation, ils pourraient aussi être votre malheur. 

À moins que tout ceci ne soit que folie ? 

384 pages

Edition Hachette Heroes

Rose souffre. Abandonnée par un père qu’elle n’a jamais revu, elle est à la merci d’une tutrice qui exploite ses talents de médium. Jusqu’au où une jeune femme décide de s’occuper d’elle. 

Mais Rose n’est jamais seule. Ruth est apparue un jour, alors que, petite fille, Rose était terrorisée. Depuis, elle ne la quitte plus, elle est son ombre. Mais cela est-il seulement possible? 

Ce livre, je l’avais acheté d’abord pour son visuel que je trouvais vraiment magnifique. Et puis, le quatrième de couverture m’avait intriguée. 

Je commence donc cette lecture en sachant que je mets les pieds dans un univers plutôt ésotérique, ce que j’aime. 

Mais rapidement, l’histoire donne la place à deux points de vue: celui de la jeune Rose et d’Agnès, qui se comprennent si bien; et celu-ci d’un médecin, dont on lit des retranscriptions d’entretiens, et qui donne un aspect bien plus stable au récit. 

J’ai totalement apprécié ce rythme de narration. Tout au long du roman, le lecteur s’interroge quant à la crédibilité et à la réalité de la situation de Rose.  

Il y a par contre, pour moi en tout cas, un décalage entre la date et donc la période donnée, et l’aspect donné au décor. C’est assez perturbant, mais je me suis demandé après lecture si ce n’était pas fait exprès, pour déstabiliser un peu plus encore le lecteur. Si c’est le cas, l’auteur est vraiment un génie, parce que ça fonctionne! 

En tout cas, le must de ce roman, c’est que la fin reste ouverte. C’est en réalité au lecteur de choisir l’explication de l’histoire que l’on vient de lui raconter qui lui convient le mieux.  

C’est un roman vraiment très particulier, et qui m’a occupé l’esprit un moment, même après l’avoir refermé. Je vous le recommande! 

aufildespages chroniqueuse littéraire

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