Romans

Les ombres de Big Ben de Michelle Salter

Londres, 1914. Lors d’une manifestation de suffragettes, la mère d’Iris disparaît. Elle serait accidentellement tombée dans la Tamise. A moins que… 

Six ans plus tard, sa fille Iris, jeune journaliste, mène l’enquête. Un saut fatal. Une suffragette disparue. Un meurtre inexplicable. 

Grande-Bretagne, 1920. Jeune journaliste du Hampshire, Iris Woodmore se rend à Londres pour suivre la campagne des législatives qui, pour la première fois, voit deux femmes s’affronter dans une circonscription londonienne. 

Iris est à la fois excitée et inquiète par cette expérience qui la ramène dans le quartier de Westminster où, six ans plus tôt, sa mère a perdu la vie en tombant dans la Tamise alors qu’elle participait à une marche de suffragettes. Une mort jusqu’alors inexpliquée… Bien décidée à découvrir la vérité, Iris mène l’enquête, qui semble converger vers Crookham Hall, la majestueuse demeure de Lady Timpson… 

l’une des deux candidates à l’élection. Derrière cette honorable façade ancestrale, secrets et mensonges conduiraient-ils au crime ? 

8/10

350 pages

Merci à l’édition L’Archipel

Iris Woodmore veut vivre avec son temps. En 1920, on voit enfin des femmes à l’horizon politique. Et la jeune femme compte bien donner tout son soutien à cette cause. D’autant plus que sa propre mère a donné sa vie pour cet idéalisme. Faisant partie des suffragettes, elle a perdu la vie en voulant faire entendre sa voix. 

Mais aujourd’hui, Iris se questionne: que s’est-il vraiment passé? 

Dans le même temps, une histoire de meurtre met en émoi la population anglaise, et Iris, journaliste, compte bien être présente lorsque tout sera enfin découvert. 

C’est une histoire avec des émotions fortes, sur plusieurs sujets. 

Les suffragettes et leurs combats sont bien présentes. Au début du XXème siècle, les femmes se sont révoltées contre le pouvoir patriarcal, réclamant bien haut leur droit à la considération en tant qu’être humain. Si aujourd’hui, tant de femmes peuvent voter, êtres élues ministres, maire, bourgmestre ou chancelière, c’est grâce au travail et à la ténacité de ces femmes-là, celles qui pour certaines ont donné leur vie. Cela me touche toujours beaucoup, lorsque je lis qu’elles étaient emprisonnées, maltraitées. Je ne suis pas une féministe absolue, mais j’admire le courage dont elles ont fait preuve. 

Vient ensuite le sujet de la condition de la femme dans un couple dont les époux n’ont pas de pouvoirs égaux. Replaçons le contexte: nous sommes ici en 1920, et encore une fois, la voix d’une femme était moins écoutée que celle de son mari. Une phrase de ce livre, tirée de textes de loi, résumé cet état de fait: “Légalement parlant, il n’y a pas de viol au sein d’un couple marié. L’époux a le droit d’exiger de sa femme l’accomplissement de ses devoirs conjugaux, que cela plaise ou non à cette dernière”. Révoltant, n’est-ce pas? Voilà le second sujet que traite ce roman, et qui est puissant lui aussi. 

Je me suis laissée transporter par ma lecture, le lisant en quelques soirées. J’y ai rencontré des femmes intéressantes, dotées d’un bel esprit et d’une résilience à toute épreuve. Notez ce titre, il en vaut la peine. 

aufildespages chroniqueuse littéraire

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