Romans

No home de Yaa GYASI

No home de Yaa GYASI

 Maama, esclave Ashanti, s’enfuit de la maison de ses maîtres Fantis durant un incendie, laissant derrière elle son bébé, Effia. Plus tard, elle épouse un Ashanti, et donne naissance à une autre fille, Esi. Ainsi commence l’histoire de ces deux demi-sœurs, Effia et Esi, nées dans deux villages du Ghana à l’époque du commerce triangulaire au XVIIIe siècle. Effia épouse un Anglais et mène une existence confortable dans le fort de Cape Coast, sans savoir que Esi, qu’elle n’a jamais connue, est emprisonnée dans les cachots du fort, vendue avec des centaines d’autres victimes d’un commerce d’esclaves florissant avant d’être expédiée en Amérique où ses enfants et petits-enfants seront eux aussi esclaves. Grâce à un collier transmis de génération en génération, l’histoire se tisse d’un chapitre à l’autre : un fil suit les descendants d’Effia au Ghana à travers les siècles, l’autre suit Esi et ses enfants en Amérique.

Edition: Calmann-Levy

Nombre de pages: 450 pages

Mon avis: Effia est rejetée par sa mère, mais aimée par son père. Mais dans sa tribu, les choses ont un ordre simple. Il faut qu’elle soit devenue femme pour que l’on puisse la marier.
Sa mère fera en sorte de la faire épouser un anglais, du fort proche de leur village. Loin de sa famille et de ses amis, Effia va devoir se créer sa propre histoire…
Esi, fille aimée et adorée, dans un autre village, se retrouve, du jour au lendemain, emmenée en esclavage. Malmenée et malheureuse, elle n’aura d’autres choix que de se plier aux volontés des anglais, et de rester en vie, comme elle pourra.
Ces deux destins croisés engendrent une descendance. Et ces deux généalogies vont se croiser, s’éloigner ou se retrouver au fil des pages, au fil des générations.
J’ai ouvert ce livre sans avoir lu au préalable aucun avis de la blogosphère. J’aime faire ce genre de choses, pour ne pas être influencée dans ma vision des choses. Je ne savais donc pas du tout à quoi m’attendre.
Effia et Esi m’ont très vite emportée à leur suite. Et puis leurs enfants, leurs petits-enfants, puis leurs arrières petits-enfants…
A chaque génération, un fait nouveau, l’auteur recrée le chemin parcouru entre deux générations, et on ne peut que s’émerveiller de sa façon de présenter l’univers de chaque personne. Car il faut que, étant donné que nous passons par plusieurs générations, il y a peu de place pour chacun. Et pourtant! Pourtant, Yaa Gyasi a réussi à donner corps et vie à chacun des personnages. C’est impressionnant!
J’ai littéralement dévoré ce roman. J’avais beaucoup de mal à le refermer le soir, ou le midi. Chaque fois, je voulais apprendre ce qu’était devenu untel ou unetelle. C’était un livre totalement addictif. Car même si le livre était refermé, mes pensées continuaient d’y retourner.
L’auteur a aussi retracé l’Histoire avec un grand H avec ce tableau géant. Car au fil des années qui s’écoulaient, les mentalités évoluaient, et les esclaves déportés voyaient les choses changer peu à peu.
J’ai un très gros coup de coeur pour ce livre. Je l’ai vraiment aimé, de la première à la dernière ligne. Il restera longtemps dans les livres que j’encouragerai à lire, je pense.

Points attribués: 10/10

Je remercie l’édition Calmann-Levy pour cette lecture bouleversante!

Il vous tente?

[su_divider]

aufildespages chroniqueuse littéraire

Donnez moi votre avis