2071. Entre chaleur équatoriale et alertes à la bombe, le monde est en proie à l’insécurité et son gouvernement semble en panne de solutions… Flic désenchanté, adepte du Paraddict, un univers virtuel où la liberté individuelle a encore une signification, Alvar Costa enquête sur un meurtre qui risque de révéler un projet politique particulièrement dérangeant. Mais il va devoir composer avec son frère Abel et leur sœur aînée, Elzé. Ces deux-là se sont fait une place dans les hautes sphères de la World Administration. Et ils entendent bien protéger à tout prix les secrets du gouvernement…
8/10
464 pages
Merci à l’édition Gallimard jeunesse pour ce coup d’électrochoc
Mon avis: Alvar se retrouve à enquêter sur le meurtre d’un Nom’, un voyageur. Mais son travail se complexifie lorsque son enquête déboule dans les hautes sphères de la politique. Un niveau dans lequel évolue sa sœur, élue à la tête d’un parti prêt à bouleverser la vie de la terre entière…
Abel, son frère, se trouve à la croisée de chemins diamétralement opposés, et il faudra bien qu’il fasse un choix, qui sera forcément lourd de conséquences…
Au travers de la famille Costa dans son ensemble, nous découvrons un futur horrifiant.
Je ne m’attendais pas du tout à tomber sur une lecture si profonde!
Durant la première partie de l’histoire, l’auteur a placé les pions sur l’échiquier, tranquillement, l’air de rien. Nous découvrons une fratrie dont les aspirations sont différentes pour chacun. Le père de famille n’a clairement pas les mêmes liens avec les uns et les autres, créant des inégalités flagrantes.
Chacun des trois enfants poursuit un chemin compliqué. Que ce soit la politique, la police ou une forme de services secrets d’infiltration, ils trouvent dans des postes importants.
L’univers que l’auteur a créé est extrêmement complexe. La sphère politique y est grandement exploitée, et décrite avec une minutie impressionnante. Chacune des étapes de la carrière d’Elzé est expliquée, chacune de ses décisions est mise dans la balance de la justice, de l’équité et de l’humanité.
L’enquête d’Alvar est complexe, mais pas plus que toute autre histoire policière. Si ce n’est qu’on mélange ici intérêts personnels, familial, et légaux. De quoi poser des dilemmes de taille lorsqu’il s’agit de faire ce qui est bien.
Abel, jeune diplômé, se voit offrir une première mission d’infiltration qui va le pousser dans ses retranchements intellectuels, l’inciter à raisonner autrement.
Nous sommes loin d’une histoire dystopique type. Ici, l’époque est très proche de nous. 50 ans, ce n’est pas grand-chose. Mais c’est suffisant pour nous montrer un tableau plus que réaliste sur le quotidien du monde, en suivant les projections réalistes et/ou fatalistes des scientifiques d’aujourd’hui en matière d’écologie.
La question de l’intelligence artificielle fait également débat dans cette histoire. Nous n’en sommes présentement qu’au début de l’utilisation de cette technologie, et pourtant la question d’éthique pose question pour de nombreux. L’auteur, encore une fois, nous projette dans un futur ou cette IA pourrait avoir des répercussions très importantes au niveau de la dirigeance politique. Un aspect de ce roman que j’ai trouvé très pertinent, d’autant plus qu’il est dérangeant.
Alors, ce livre n’est pas un coup de cœur au sens premier. Par contre, c’est un roman coup de poing, nous rappelant que nos décisions d’aujourd’hui vont fatalement influer sur celles des prochaines générations. Un aspect que je trouve d’ailleurs très important!