« Personne ne te croira. » À onze ans, Sarah est une petite fille sage, trop sage pour faire entendre sa voix. Bill est un ami de sa mère à qui elle est censée apporter un coup de main à la salle de jeu. Mais l’homme révèle très vite ses véritables intentions : semaine après semaine il viole Sarah et la persuade de garder le silence.
Le cauchemar de la petite fille semble déjà absolu quand, après le départ de sa mère du domicile familial, elle est sexuellement abusée par son père…
Aujourd’hui adulte, Sarah témoigne de l’impunité des hommes et des méfaits du silence.
Edition: Archipoche
Nombre de pages: 151 pages
Mon avis: Sarah a onze ans lorsque son enfer commence. Un ami de sa mère lui demande régulièrement un coup de main pour faire des sandwichs. Hors, il finit par l’emmener chez lui très régulièrement pour abuser d’elle.
Le drame pourrait être entier. Mais le malheur s’acharne sur cette pauvre enfant, en la personne de son propre père, qui abuse d’elle à son tour, et qui détourne les yeux de ce qui lui arrive avec Bill, l’ami pédophile. Non seulement il abuse d’elle, mais il donne son accord lorsque Bill demande qu’elle l’accompagne, en sachant très bien ce qu’il se passe durant ces « coups de main ».
Je dois avouer qu’il faut avoir l’estomac bien accroché pour lire ce petit livre si lourd. Sarah Preston nous raconte son calvaire avec son regard d’enfant de l’époque, ses émotions telles qu’elle les a vécues, et l’horreur que tout cela lui inspirait.
Cette petite fille a pourtant, envers et contre tout, un courage immense. En effet, elle a eu le cran d’affronter son violeur, au bout de 4 ans, pour l’empêcher de continuer. Elle a su élever la voix suffisamment fort pour lui faire peur. Sans l’aide de personne, puisque les figures parentales de sa famille fermaient les yeux.
On comprend, à travers son récit, que son début dans la vie, de l’âge de 11 ans jusqu’à sa majorité, n’a pas été rose, au contraire. Elle a du sortir la tête de l’eau, rêver à de meilleurs lendemains, avant d’enfin y arriver.
Je pense que ce témoignage est important, dans le sens où Sarah Preston raconte comment tout peut arriver très rapidement, sans même qu’on ait eu le temps de s’en rendre. Elle nous montre la détresse d’une petite fille, muselée par une menace insidieuse.
J’ai aujourd’hui à la maison une fille, de 12 ans. Je pense très sérieusement que ce genre de témoignage peut être important pour elle, afin de la mettre en garde, de la préserver de ce danger.
Merci à cette jeune fille pour avoir témoigné avec une telle clarté.
Je remercie l’édition Archipel pour ce témoignage important.