Edition: De Borée
Nombre de pages: 197 pages
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Résumé: C’était la Seconde Guerre mondiale, quelque part au centre de la France. Deux familles en fuite, des Juifs venus de Pologne et de Roumanie, ont trouvé sur leurs routes des habitants de la commune de Moutier-Rozeille, et ceux d’Aubusson, la ville de la tapisserie. Il a suffi qu’une enseignante attachée à sa commune initie un projet pédagogique, et qu’à sa demande un journaliste lance une enquête au long cours, pour que l’histoire soit éclairée d’une profonde humanité. L’exil, l’école, la vie quotidienne, mais aussi les camps aménagés aux portes des bourgs, les serviteurs de Vichy, qu’ils soient gendarmes, préfets ou collaborateurs, les rafles… C’est tout un univers qui se dessine, marqué par les personnalités hors normes d’un maire et de sa secrétaire, par celles de la comédienne Françoise Rosay, du médecin Marcel Copé, le grand-père de Jean-François. C’est tout un monde qui réapparaît avec comme fil conducteur la saga des Obstander qui croise celle des Copé, mais aussi celle des Nétange et d’autres… C’est la mort qui rôde mais c’est la vie qui l’emporte. Terre des justes regorge de documents inédits, de témoignages, de paroles. La machine implacable lancée par Hitler, relayée par Vichy, s’est avérée impuissante face à la solidarité et au simple courage. Les anciens ne parlaient pas mais lorsque leurs enfants et leurs petits-enfants fouillent les mémoires des familles, des liens se créent au-delà des frontières et des nations, comme 70 ans auparavant. Une quête qui se termine au Mémorial de la Shoah, à Paris…
Merci à l’édition De Borée pour ce témoignage
Mon avis: La Seconde Guerre est un sujet de l’Histoire sur lequel je me penche régulièrement. Pas par voyeurisme, mais surtout pour garder en mémoire ce qui s’est déroulé durant cette période… Pour ne pas oublier…
Dans ce livre, l’auteur s’est attaché à quelques familles juives ayant survécu grâce à l’aide d’habitants d’un petit village français. Des familles entières ont joué de chance lorsqu’ils ont croisé le chemin des villageois de Moutier-Rozeille.
On parle souvent des grands événements qui ont marqué les mémoires, en bien ou en mal. Mais des gestes passés sous silence ont eu autant d’importance.
Remontant dans les mémoires des descendants, et parfois même encore des résidents ayant connu cette époque, l’auteur retrace le parcours de quelques personnes juives qui sont en vie grâce à l’entraide apportée à cette époque.
La plume est douce, apaisante. On prend le temps de découvrir la communauté, de faire la connaissance de quelques personnes en particuliers, avant de partir sur la ligne du temps, et des remonter durant les années de guerre.
C’est là que prend corps les événements que l’on veut nous raconter.
Loin d’être grandiloquent, ce livre narre plutôt les faits presque timidement. Il nous emmène vers les lieux qui ont vu ces gestes désintéressés qui ont sauvé des vies. Tout simplement, il nous explique ces concours de circonstance, sans fioritures, mais avec des brins de dentelle tout de même.
C’est que l’auteur prend le temps de discuter, d’interroger, de chercher des photos, de retrouver des lieux oubliés. Et nous, à sa suite, nous faisons de belles petites découvertes.
Ce livre documentaire se lit simplement. Il suffit de prendre la main de l’auteur et de le suivre dans chacun de ses pas, pour apprendre à apprécier la petite bourgade qui a été si importante pour ces quelques juifs en fuite et apeurés.
Je ne peux pas vraiment vous en dire plus. Pour le découvrir davantage, je ne peux que vous conseiller de le lire, d’entrer dans ce petit village et d’écouter ses habitants…