Edition: Belfond
Nombre de pages: 248 pages
Résumé: Je m’appelle Hildegard Müller. Ceci est mon journal.
Le Troisième Reich m’a enfantée. Je suis une oubliée de l’histoire.
La seule race que les SS aient créée, c’est la race des orphelins.
Qui est Hildegard Müller ? Le jour où il la rencontre, l’homme engagé pour écrire son histoire apprend qu’elle a 76 ans, qu’elle sait à peine lire, à peine écrire. Qu’elle ne connaît rien de ses parents, ne se souvient plus guère de son enfance. Il comprend que sa vie est irracontable mais vraie. Pourtant, Hildegard Müller est loin d’être amnésique. Elle est simplement coupable d’être née en 1943, de géniteurs inconnus mais bons aryens, dans un Lebensborn, ces pouponnières imaginées par le Troisième Reich pour multiplier la «race supérieure».
Hildegard Müller devait être la gloire de l’humanité elle en est devenue la lie, et toutes les preuves de sa conception sont parties en fumée avant la Libération, sur ordre d’Himmler.
J’ai besoin, avant de mourir, de dire à mes enfants d’où ils viennent, même s’ils viennent de nulle part.
Oscar Lalo poursuit son hommage à la mémoire gênante, ignorée, insultée parfois, toujours inaccessible. Et nous plonge dans la solitude et la clandestinité d’un des secrets les mieux gardés de la Seconde Guerre mondiale.
Merci à l’édition Belfond pour ce récit touchant
Mon avis: Hildegard Müller ne sait pas qui elle est. Elle n’est pas sûre de son age, ni de son nom. Elle est âgée aujourd’hui, et un scribe va écrire son histoire. Même si elle n’en connaît pas tout.
Hildegard est née dans un Lebensborn. Qu’est-ce que c’est? Lors de la Seconde Guerre Mondiale, le parti nazi avait des idées bien arrêtées quant à la pureté de la race aryenne. Pour cela, ils avaient mis en place des “Fontaines de vie”, des maternités où les femmes enceintes correspondant au type recherché étaient prises en charge. Ces bébés étaient ensuite élevés par les infirmières, et non par leur mère, pour la plupart.
Lors de leur débâcle en 1945, tous les bébés et enfants encore présents dans ces Lebensborn, disséminés un peu partout en Europe, furent rapatriés en catastrophe en Allemagne.
Cette urgence a fait que des centaines d’enfants, trop jeunes pour connaître leur nom et leur âge se sont retrouvés livrés à eux-mêmes. Lorsque les alliés tombèrent sur ces pouponnières abandonnées, il fallut tenter par tous les moyens de retrouver l’identité et le pays d’origine de chaque enfant présent.
Hildegard représente, par son récit, tout le chemin qu’ont dû parcourir maints enfants qui ont réellement vécu cela. J’avais par le passé déjà lu un autre livre traitant de ce sujet qui m’avait vraiment bouleversé. Habitant la Belgique, je m’étais rendue sur les lieux du seul lebensborn crée en Belgique, dans la région de Liège. Aujourd’hui, il ne reste nulle trace de cette partie d’histoire. Des dames de l’administration m’ont expliqué qu’il arrivait encore aujourd’hui que des personnes viennent les voir ou leur écrivent pour tenter d’obtenir un acte de naissance, impossibles à leur fournir sans archives.
C’est un sujet assez méconnu encore de cette Seconde Guerre Mondiale. Un sujet pourtant bouleversant et très touchant. Certains de ces enfants, aujourd’hui, ont pu témoigner de ce parcours du combattant que décrit Hildegard dans son récit. Ces incertitudes, ces recherches, et parfois une réponse au bout du chemin.
C’est un livre qui se lit très rapidement, chaque page contenant un paragraphe. Mais chacun de ces encarts est percutant, et révèle la profondeur de la douleur, du manque et du questionnement. Le personnage que l’on écoute est doux, calme. Sur base de quelques éléments récoltés, la vieille dame tente de retrouver sa propre histoire pour avoir un patrimoine à transmettre à ses enfants.
Je ne peux que vous conseiller cette lecture, vraiment!
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