Perl Wagner, 17 ans, est célèbre : toutes les maladies la veulent. Elle jongle entre les tournées pour honorer les rendez-vous médicaux organisés par sa mère et sa vie de lycéenne. Son rêve est d’obtenir son diplôme. Elle vise le BAC pas le RIP.
Lors d’une de ses sorties à l’hôpital, Perl rencontre Eddy, un jeune homme de son lycée qui l’intègre rapidement à son groupe d’amis. D’ordinaire solitaire, elle découvre alors l’amitié. Et pour une fois, Perl se laisse volontiers contaminer.
Mais tout bascule quand sa mère décide qu’elle est trop malade pour continuer ses études et doit à tout prix se faire opérer…
376 pages
Merci à Netgalley
Perl Wagner a un lourd secret. Pour autant, elle tente de mener sa vie du mieux qu’elle le peut. Même si elle a souvent l’impression qu’elle ne lui appartient pas vraiment.
C’est plutôt sa mère qui gère sa santé, son poids, son quotidien. Mais Perl étouffe, se sent couler, n’en peut plus. C’est alors qu’elle fait la rencontre d’une bande d’amis qui lui permettront de respirer un peu.
Mais jusqu’où peut-on laisser faire sa mère, sous prétexte de respecter une promesse? Jusqu’à la mort? Appeler à l’aide, est-ce vraiment l’anéantir?
Le syndrome de Munchhausen par procuration est une maladie don’t on parle peu. Et pourtant, elle mériterait d’être davantage mise dans lumière. Il y a quelques années, un cas en particulier a défrayé les chroniques, puisqu’une fille, Gipsy Blanchart, en était arrivée au plus extrême pour se libérer de l’emprise de sa mère.
Le site Esculape en donne une définition assez claire: “Le syndrome de münchhausen par procuration est un type de syndrome de münchhausen (affection où un individu endosse le rôle de malade, alors qu’il ne l’est pas réellement) où un parent décide délibérément de faire croire que son enfant est malade. En d’autres termes, le parent simule l’existence d’une affection chez son enfant. Ce dernier subit des interventions chirurgicales et d’importants traitements, sur une longue période, alors qu’il est bien portant.
Lorsqu’un individu est atteint du syndrome de münchhausen par procuration, il a tendance à inventer des signes cliniques pour prouver que son enfant est réellement malade. Parfois, il peut pousser l’enfant à mentir sur ce qu’il ressent.”
Dans notre histoire présente, nous suivons Perl, 17 ans, qui subit son jeune âge une pression maternelle incommensurable. Elle ingurgite des quantités impressionnantes de médicaments, se plie au régime alimentaire drastique que lui impose sa mère, en finissant parfois par oublier que tout cela ne se rallie à aucune maladie. La seule qui soit vraiment d’actualité, c’est celle de sa mère, qui lui fait inventer des maladies à sa propre fille.
Le thème principal est bien sûr ce syndrome lui-même, mais également le fait pour un enfant d’arriver (ou pas) à se libérer de ce cercle vicieux, de cette emprise mortifère. Car l’attachement d’un enfant envers un parent peut lui faire admettre tant de choses, sans remise en question.
Et j’ai trouvé ce sujet extrêmement bien traité. Perl est un personnage complexe, doté d’un raisonnement vraiment touchant. Le parcours qu’elle nous raconte, avec ses mots à la fois doux et douloureux, nous touche au plus profond. Son univers, qui s’élargit avec l’arrivée d’amis inattendus, est intéressant.
Nous ne sommes pas sur une réécriture de Gipsy Blanchart, mais l’histoire de Perl est profonde, intense, et nous montre de l’intérieur ce que peut vivre chaque enfant dans ce genre de situation.
En tout cas, cette lecture ne laisse pas indifférent. Elle bouscule, choque et touche les lecteurs. Je ne peux que vous conseiller de découvrir ce livre à votre tour.
Hum, tu m’intrigues ! J’avais beaucoup aimé la série « The act », excellente adaptation de l’histoire de Gypsie Rose Blanchard justement. Je note, je note…
alors tu vas adorer ce livre! 🙂