Romans

La nostalgie des sentiments de Hanni Munzer

Au milieu des années 1920, Laurenz Sadler rencontre Anne-Marie. 

Le coup de foudre est immédiat, et réciproque. Le jeune homme ne connaît alors ni le passé mouvementé de la jeune femme, ni son secret. 

Laurenz rêvait de devenir musicien ; il se voit contraint de reprendre la ferme familiale. Pourtant, dans ce village allemand à proximité de la frontière polonaise, il connaît le bonheur aux côtés d’Anne-Marie et de leurs deux ­filles, Kathi et Franzi. 

Mais le climat politique change. Le national-socialisme gagne du terrain. Au village, le climat se tend, entre farouches partisans et opposants, dont la famille Sadler, qui préfère taire ses opinions pour vivre en paix. 

Jusqu’au jour où Kathi, âgée de quinze ans, remporte un concours national de mathématiques et attire sur elle l’attention de Berlin, où les dignitaires nazis voudraient la faire venir pour qu’elle participe à un programme de recherche. 

Anne-Marie s’y oppose, déclenchant par sa rébellion une série d’événements dramatiques qui bouleverseront le destin de la famille Sadler… 

9/10

450 pages

Merci à l’édition L’Archipel et Netgalley

Laurenz Sadler et Anne-Marie se destinaient à une toute autre vie que celle qui est la leur aujourd’hui. Mais les aléas  ont fait qu’ils ont repris l’exploitation de la ferme familiale. 

De leur union sont nées deux petites filles hors du commun: Kathi, petite fille très intelligente et montrant des dispositions extraordinaires pour les mathématiques, et Franzi, petite fille solaire souffrant d’une maladie rarissime. 

Ensemble, dans le petit village qu’ils connaissent, ils voient s’installer au fil des années le mouvement national-socialiste, ils entendent parler des première rumeurs des horreurs perpétrés par Hitler, et vivent de plein fouet l’invasion de la Russie. 

Au travers du regard de la jeune Kathi, c’est tout un pan de l’Histoire qui se déploie.  

C’est le troisième roman d’Hanni Munzer que je découvre. Et chaque fois, je suis conquise! Et il y a de quoi, vraiment. 

L’auteure place ses histoires, dans ceux que j’ai lu en tout cas (je ne sais pas s’il y en a d’autres), toujours dans la période de Seconde guerre et en Allemagne et dans les pays limitrophes.  

Bien sûr, nous entendons parler des grandes lignes de cette période si sombre. Mais ce que je trouve plus intéressant encore, c’est le soin qu’elle apporte à nous faire découvrir des histoires plus discrètes, peut-être moins grandiloquentes, mais si intéressantes.  

Dans le cas présent, Kathi est le personnage principal à mon sens. Cette petite fille, puis cette jeune fille, que l’on retrouve à sa naissance, et que nous suivons jusqu’aux alentours de son quinzième anniversaire, nous offre des réflexions intéressantes. Un joli et naïf regard d’enfant face aux dangers qu’elle ne comprend pas. Son histoire, sa famille, son univers, nous offre la perspective d’une vision sur la frontière russe lors de l’invasion de la Pologne par l’Allemagne, de l’appel sous les drapeaux de tous les hommes capables de se battre, les rumeurs qui arrivent souvent déformées, les villageois extrêmistes qui dénoncent leurs propres voisins,… 

Le récit est complet, bien documenté et je n’ai pu lâcher Kathi tout au long de ma lecture. 

Dans la note de l’auteure, Hanni Munzer nous fait comprendre que l’histoire de la jeune fille ne s’arrête pas là, ce qui laisse espérer un second tome. Roman que je lirai avec autant d’attention! 

 

aufildespages chroniqueuse littéraire

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