Simone Changeux dite Anne Golon, née le à Toulon et morte le à Versailles
Anne Golon passe son enfance à Cherbourg et sa jeunesse à Versailles, où elle écrit, à 18 ans, son premier livre Au Pays de derrière mes yeux, puis plusieurs romans d’aventures Master Kouki, Le Caillou d’Or, La Patrouille des Saints Innocents, Alerte au Tchad, sous les pseudonymes de Joëlle Danterne et Anne Servoz. Fondatrice du magazine France 1947 (devenu plus tard France Magazine), elle y écrit articles, nouvelles, romans et y fait engager quelques auteurs dont Jean-Louis Foncine. Elle écrit aussi pour le cinéma Mamans de secours, La Femme en rouge et participe aux tournages.[su_pullquote align= »right »]J’ai été un auteur assassiné (…). Angélique est un personnage de combat et moi je me sens prête à rejouer David contre Goliath[/su_pullquote]
En 1947, reporter freelance en Afrique, elle retrace, dans le film Notre-Dame du Congo, la construction de la basilique Sainte-Anne du Congo à Brazzaville. Suit une expédition contre la maladie du sommeil, quand elle rencontre en brousse, l’ingénieur des mines Vsevolod Sergeïvich de Goloubinoff, « Parlant onze langues, cultivé, ce géologue et chimiste de renom prospecte des mines d’or en Asie et en Afrique ». Il vient de publier sous le nom de Serge Golon un livre de souvenirs écrit avec un autre auteur. Elle s’éprend de cet homme peu banal, plus âgé qu’elle, qui sera le père de ses quatre enfants.
De retour en France, logeant à Versailles, ils écrivent ensemble articles et récits biographiques publiés dans les journaux, ou Signe de Piste sous ce seul nom (Les Géants du Lac) ou sous celui d’Anne et Serge Golon (Le Cœur des Bêtes sauvages).
En 1952, aidée pour les recherches par son mari, Anne Golon entreprend un roman historique sur le xviie siècle suivant la vie de son héroïne fictive Angélique, surnommée Marquise des Anges, contemporaine de Louis XIV. Angélique paraît d’abord en 1956 en Allemagne, sous le nom d’Anne Golon, puis l’année suivante dans France-Soir, sous le nom d’Anne et Serge Golon, et en 1958 aux États-Unis, sous celui de Sergeanne Golon. 13 tomes de cette saga historique paraissent entre 1953 et 1985, et font l’objet de traductions en plus de 20 langues. Entre 1964 et 1968, les aventures de l’héroïne sont adaptées au cinéma dans cinq films Angélique, réalisés par Bernard Borderie. « Sous couvert de roman d’aventure, la saga est une œuvre initiatique, parlant de liberté de foi, de vie, combattant de bout en bout le fanatisme religieux« , dit aujourd’hui sa fille Nadine.
En 1959 la famille s’installe à Crans-Montana en Suisse. Après une dernière mission géologique en Afrique, Serge Golon devient peintre en 1961, art qu’il exerce jusqu’à sa mort en 1972.
Dans les années 1990, elle entre en conflit avec son éditeur Hachette pour faire réévaluer le montant des droits qu’il lui verse. En 1995, le tribunal de Paris condamne la maison à lui rétrocéder 50% et non 30% de ses droits. Le conflit juridique se termine en 2005 et elle ne récupère ses droits qu’en 2006.
Anne Golon écrit alors la suite de l’histoire d’Angélique, tout en reprenant la série depuis le début, après avoir constaté que les anciennes maisons d’édition avaient coupé et changé des parties de son texte original. Elle y ajoute également de nouveaux développements. Six tomes de cette nouvelle série Angélique augmentée paraissent aux Éditions de l’Archipel. Angélique est, par ailleurs, adapté en comédie musicale, en opéra et en manga.
[su_spoiler title= »Anecdote » style= »fancy » icon= »chevron-circle »] elle avait décidé d’appeler son personnage Angélique, en songeant à la plante et parce que c’était «un nom très à la mode au XVIIe siècle»[/su_spoiler]
Nommée officier dans l’ordre des Arts et des Lettres en janvier 2010, Anne Golon reçoit sa distinction du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, le 14 décembre de la même année