Celeste, Kristina et leur demi-sœur Juliana ont toutes les trois été élevées et ont grandi dans la terrible secte des Enfants de Dieu. Celeste et Juliana n’ont pu échapper à la secte que très récemment. Séparées dès leur plus jeune âge, les Sœurs témoignent ici à trois voix de leur expérience au cœur de cette organisation internationale qui, sous couvert de la » Loi d’amour « , prêchait la pédophilie et la violence. Victimes dès l’âge de 3 ans de tortures physiques et mentales, forcées à la mendicité et à la prostitution, violées par les membres de la secte, conduites de pays en pays sous de fausses identités, elles livrent ici le témoignage bouleversant de leur jeunesse sacrifiée et de leur difficile combat pour la reconstruction.
Edition: Archipel
Nombre de pages: 474 pages
Mon avis: Kristina, Céleste et Juliana sont nées au sein d’une communauté hermétique au monde extérieur, appelée Les enfants de Dieu (elle aura d’autres noms par la suite).
Elles grandissent dans les enseignements donnés par les dirigeants de cette secte. Et traversent, par là même, des années de persécutions et d’abrutissements. Régulièrement abusées sexuellement et psychologiquement, ces petites filles n’ont pour seul repère ce qu’on leur a appris. Elles ne connaissent rien du monde extérieur à cette organisation, et dépérissent lentement… Il leur faudra de nombreuses années pour pouvoir en sortir.
Ces récits sont toujours bouleversants. Il l’est d’autant plus, cette fois, que ces petites filles n’ont pas connu d’avant-secte. Dès leurs naissances, ballotées, délaissées, maltraitées, elles grandissent sans amour filial puisque ce n’est pas la doctrine prônée. Elles doivent faire face à de nombreuses choses, et elles nous expliquent comment, au travers du regard d’un enfant, toutes ces consignes sont absurdes.
Entre la crainte du Système (nom donné au reste du monde), l’abrutissement par la répétition des doctrines, la peine et la solitude, et par-dessus, les pratiques incestueuses, c’est à se demander comment ces enfants n’ont pas dérivé.
Je sais (pour l’avoir vécu) que se libérer d’une organisation de ce genre est loin d’être facile. Il faut réaliser que l’on ne connaît rien d’autre, que ce que l’on a toujours vu. On ne sait pas comment ça se passe, là, dehors. Il faut comprendre qu’il y a la crainte de se retrouver seul au monde, sans personne vers qui se tourner. Car en général, une fois que quelqu’un quitte ce microcosme, il n’existe plus pour sa propre famille, restée à l’intérieur.
Tout d’un coup, il faut tout construire de A à Z: un emploi, une maison, et des centaines d’autres choses qui peuvent sembler anodines au reste du monde, comme fêter son anniversaire ou Noël.
Ce témoignage à trois voix est important, ne serait-ce que par le fait que cette secte existe toujours. D’autres enfants continuent de subir, continuent d’avoir besoin d’aide. On ne peut rester sourd au message qu’adressent les trois soeurs au reste du monde.
J’ai donc été très touchée par ce livre, et la profondeur des sentiments qu’expriment ces jeunes femmes. Je n’ai qu’une seule chose à ajouter: Ne fermez pas les yeux quand vous voyez quelque chose qui vous paraît insolite. Les enfants ne choisissent pas, on leur impose.
Petit bonus: Voilà à quoi ressemble aujourd’hui les trois soeurs.
Points attribués: 8/10
Je remercie l’édition Archipel pour cette lecture émouvante.
Il vous tente?
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