En 1973, le pianiste Robert Sutherland est invité à accompagner Maria Callas qui prépare son grand retour sur cène avec son complice de toujours, le ténor italien Giuseppe DI Stefano. D’abord recruté comme doublure du pianiste officiel de la diva, il est loin d’imager qu’il va occuper un rôle-clé dans les dernières années de son existence.
Au fil d’une tournée mouvementée qui les emmène sur les plus grandes scènes d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie, il devient le confident de la soprano:elle lui parle de son enfance, de ses parents, de son professeur de chant, de son public fidèle et de la grande passion de sa vie – la musique. il découvre une femme complexe: tantôt diva, tragédienne du monde de l’opéra, tantôt amoureuse vulnérable, amie crédule ou femme-enfant.
La Callas traverse alors une période difficile: Onassis, avec qui elle a vécu neuf années de passion, est désormais l’époux de Jacqueline Kennedy. La tournée que lui propose Giuseppe Di Stefano lui apparaît comme le seul remède possible – à la fois artistique et sentimental – à son mal-être. Mais la relation tumutueuse entre ces deux monstres sacrés, digne de la Commedia dell’arte, transforme cette tournée en un feuilleton à rebondissements où les rires ne sont jamais loin des larmes.
Depuis les coulisses, sur scène ou dans le secret des palaces, Robert Sutherland décrit avec bienveillance et lucidité les derniers feux de la Divina.
Edition: Archipel
Nombre de pages: 343 pages
Mon avis: Maria Callas a été, sa vie durant, encensée et critiquée, tout à la fois. Sa voix, magnifique, a consacré plusieurs opéras. Sa présence scénique lui aura permis de briller sur de nombreuses scènes célèbres.
Mais son caractère fantasque, son humeur dépressive ont été vilipendées par la presse, n’aidant aucunement la noble dame. Partie de rien, à la force de sa ténacité, elle aura fait couler beaucoup d’encre.
Mais comment était-elle réellement? En privé, loin des appareils photo, dans le calme de son chez-elle? Robert Sutherland, pianiste, a eu l’occasion de l’accompagner durant plusieurs années. Proche d’elle, par la force des choses, il a pu voir et entendre bien plus de choses que le commun des mortels.
A travers ce mémoire, c’est Maria Callas qu’il nous rend…
J’aime énormément cette figure emblématique de l’opéra. J’ai eu l’occasion de lire deux autres biographies qui, toutes les deux, laissait transparaître une fragilité énorme de la part de Maria Callas. Robert Sutherland fait écho à cet état de faits. Pris à partie régulièrement, témoin de scènes amoureuses ou de jalousie, accompagnateur des heures de travail, ou victime de caprices de diva, il a tout vu ou presque, de l’intimité de cette grande dame.
Evidemment, on aime avoir le beau portrait, celui qui nous dit qu’une célébrité disparue était une star, magnifique et parfaite. Mais ce qu’on nous montre moins souvent, ce sont les couleurs que l’on a pas ajouté à ce tableau parfait: les défauts de ces mêmes personnes. Et c’est en cela que ce livre-ci est différent.
Robert Sutherland s’émerveille devant les capacités de la soprano. Il sait la magnificence qu’elle peut atteindre quand elle le veut.
Mais il nous parle aussi de ces inquiétudes, de ses changements d’humeur qui lui font perdre du temps, de sa difficulté de devoir être l’objet de jalousies de la part de l’amant de Maria Callas, de l’impossibilité de les satisfaire tous les deux, et du travail que pouvait représenter l’accompagnement d’une voix pareille.
Sans faux-semblants, sans prendre de grands airs, il nous raconte ses souvenirs. Tous ses souvenirs, même ceux qui sont moins beaux. Et peut-être que finalement, ce sont ceux-là les plus importants.
Ce livre est lourd, complexe, et difficile à digérer d’une seule traite. Il m’a semblé bien plus long que le nombre de pages annoncé. Mais en le refermant, j’ai réalisé que j’avais appris énormément de choses dont je n’avais jamais entendu parler jusqu’ici. Je vous parle donc d’une biographie vraie et honnête, qu’il faut lire pour pouvoir se faire une idée complète du caractère et du personnage de la célébrissime Maria Callas.
Points attribués: 8/10
Je remercie l’édition Archipel pour cette lecture si intéressante.
Il vous tente?
[amazon_link asins=’B074XC51ZK’ template=’ProductCarousel’ store=’aufildespage-21′ marketplace=’FR’ link_id=’80232d07-af51-11e7-a40d-c3b0e4164b74′]