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Moi, l’infirmier des fous de Jean-Jacques DURAND

 Il avait vingt et un ans. Il est devenu élève-infirmier en psychiatrie, dans un asile psychiatrique de la région parisienne. Derrière les hauts murs gris et noirs, il a vécu pendant trois et dix mois l’enfer quotidien de cet univers de délire et de cauchemar.Jean-Jacques Durand révèle, dans ce livre, comment des infirmiers et des surveillants indignes s’acharnaient sur les fous, et les abrutissaient de coups et de drogues. Il vous raconte comment cris et protestations ne servaient qu’à le rendre suspect à ses collègues et ses supérieurs, rompus aux sinistres sévices de l’asile. Et commet ceux qui, comme lui, avaient une vraie vocation de soignant, ont renonce.Vous découvrirez avec lui, de pavillon en pavillon, un monde secret et inconnu du grand public. D’abord la cohorte des assassins, sadiques et fous dangereux, capables de torturer débiles profonds et arriérés mentaux jusqu’à la mort, sous les regards indifférents des employés en blouse blanche. Puis les jeunes drogués devenus aliénés, les vieillards abandonnés par leur famille, les simples désespérés et déprimés.C’est u livre dur, un livre de colère, mais aussi de tendresse. Chez les fous, Jean-Jacques Durand a rencontré l’amitié. Vous n’oublierez pas cette femme internée depuis quarante-trois ans, cet homme qui se prend pour un arbre, cet autre qui attend derrière la fenêtre le retour de sa femme morte depuis longtemps.C’est de page ne page, son combat pour une psychiatrie a visage humain, sans cellules, sans haine et sans brimades, avec ses espoirs, ses renoncements et, au bout du tunnel, le diplôme d’infirmier, ais aussi l’écœurement et le départ de l’asile, suivi aussitôt d’un procès-verbal enregistré à la gendarmerie de son village.« Je porte plainte officiellement, et j’accuse l’asile psychiatrique devant la justice, dit en effet Jean-Jacques Durand. Pour que cessent les tortures dont j’ai été le témoin »L’enquête est en cours. 
 Mon avis: Bien sur, en prenant ce livre, je m’attendais à un récit difficile.
Le parcours d’un étudiant infirmier, ayant décidé de suivre son cursus dans un hôpital psychiatrique, est loin d’être rose.
Jean-Jacques découvre que le personel hospitalier n’est pas unanime dans les traitements à donner. Que certains, bien peu, sont là pour aider au mieux les malades internés. Mais que beaucoup, beaucoup trop, ne font qu’à leur tête.
 Les mauvais traitements, les coups, les surdoses de médicaments… Il apparaît aux yeux du jeune étudiant que c’est monnaie courante, qu’ « on » trouve ça normal, et que la direction couvre même les abus.
Les décès sont toujours notifiés comme naturels, même quand le malade s’est étouffé dans son coussin, à cause d’une trop forte dose de calmants.
De page en page, de quartier de l’asile à un autre, j’ai découvert des traitement inhumains, que l’on condamnerait même aujourd’hui s’ils étaient appliqués à des animaux.
Ce livre date des années 80, et j’ose espérer que, depuis, les traitements envers tous ces malades dépendants de soins particuliers se sont améliorés.
Evidemment, ces hopitaux sont en général discrets, et l’on ne connait pas vraiment la vie à l’intérieur. Ce qui n’est pas pour me rassurer…
 Points attribués : 7/10 
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