Romans

Toutes des filles en jaune de Florence Hinckel

Une agression sexiste survient devant un arrêt de bus, en pleine journée, au milieu de la foule. 

La victime : une jeune femme, Adèle, aspirante écrivaine, vêtue ce jour-là d’une robe jaune. 

Parmi les témoins : Virginie, une enseignante idéaliste, qui a eu le réflexe de filmer la scène avec son portable ; Myriam, une collégienne de douze ans mal dans sa peau ; Joaquim, un étudiant maladroit qui s’interroge sur l’amour et les filles. 

Ils ne se connaissent pas, mais le hasard de s’être trouvés au même endroit à ce moment précis va lier leurs destins. Entre révélation sur soi et prise de conscience féministe, ces quatre individus s’apprêtent à voir leur vie complètement bouleversée. 

Un roman coup de poing qui rappelle que « la rue est à nous » et que la honte doit changer de camp. Car nous sommes toutes des filles en jaune. 

10/10

306 pages

Merci à l’édition Fayard

Une journée ensoleillé, sur une place française, des terrasses bien occupées… une scène comme on en connaît tant. Jusqu’à ce qu’une gifle retentisse. 

Un homme, frustré d’avoir été rabroué par une jeune femme qu’il avait sifflé et lourdement dragué, vient de la gifler tellement fort qu’elle est tombée au sol, le visage en sang. Durant quelques secondes, les conversations se sont arrêtées… avant de reprendre comme si de rien n’était. 

Mais pour Adèle, la jeune femme à terre, rien n’est plus comme avant.  

Pas pour Myriam non plus, jeune adolescente qui a vu la scène, et est choquée par sa non-réaction. 

Pour Virginie non plus, elle qui a filmé la scène de son balcon, choquée par l’absence de réaction du public en bas. 

Encore moins pour Joaquim, qui n’a pas compris tout de suite ce qu’il s’est passé, et qui se découvre une filiation qui lui fait peur. 

Au travers de ces quatre regards, d’âge, de milieu et de sexe différents, une scène comme on en lit des milliers dans les faits divers prend de l’ampleur. 

En lisant leurs réflexions, c’est les nôtres qui se bousculent. C’est notre société qui est mis dans la balance, celle qui permet ce genre de situation sans que qui que ce soit intervienne, sans qu’on trouve cela choquant plus de quelques secondes, avant de passer à autre chose.  

Cette société qui, allez comprendre, est divisée entre plusieurs prises de positions: celle qui trouve que l’homme qui a giflé est la victime parce qu’il a été insulté dans sa recherche d’attention, celle qui pense que la jeune femme n’aurait pas du s’habiller de cette manière, et celle qui, enfin, trouve choquant qu’une femme ne puisse pas dire non sans risquer sa peau.  

C’est un roman percutant, choquant et qui a le mérite d’être honnête, d’être questionneur. Il bouscule les fondements de la société en elle-même, nous poussant à ouvrir les yeux, vraiment, sur ce qu’il se passe encore aujourd’hui. 

Je n’ai pu m’empêcher en lisant ce livre d’établir un lien avec un autre roman, que j’ai lu il y a quelques mois, et qui traitait de ces groupes sur les réseaux qui se revendiquent victime, et se permettent toutes les exactions possibles envers les femmes. 

Je suis attérée de lire ces états de faits. Parce qu’en étant totalement honnête, ce genre de situation est trop courante, trop peu punie, trop peu montrée du doigt. J’espère de toute coeur que ce roman pourra être mis en avant, pour favoriser la sensibilisation du monde, lui permettre d’ouvrir les yeux! 

aufildespages chroniqueuse littéraire

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