Romans

Un nom sur la liste de Monica Hesse

La guerre est finie pour tout le monde. Sauf pour Zofia. 

Allemagne, 1945. Zofia, Juive polonaise de 18 ans, a survécu au pire. Réchappée des camps, elle a vu toute sa famille exterminée, à l’exception de son frère Abek, dont elle a été séparée. 

Difficile de retrouver Abek dans un océan de disparus, avec une mémoire défaillante et sa propre vie à reconstruire. Au fil de son enquête, Zofia traverse la Pologne et l’Allemagne jusqu’à atterrir dans un camp de réfugiés, avec d’autres jeunes rescapés. Cette famille d’adoption l’aidera-t-elle à regarder vers l’avant, ou à renouer avec son passé ? 

10/10

400 pages

Merci à l’édition Nathan jeunesse pour cette lecture importante

Mon avis: Zofia a survécu au camp de concentration dans lequel elle a été enfermée. Elle a tenu jusqu’au bout avec une volonté de fer parce qu’elle avait un objectif: retrouver son petit frère, coûte que coûte. 

Après sa sortie de l’hôpital qui l’a remise relativement sur pied, elle décide de parcourir des centaines de kilomètres, dans l’espoir de retrouver Abek dans un camp de réfugiés. En chemin, elle fera d’autres rencontres, qui la bousculeront mais l’aidera aussi à se reconstruire… 

La Seconde Guerre Mondiale et les camps de concentration sont des sujets que l’on n’a plus peur d’aborder dans la littérature. Mais le plus souvent, l’histoire s’arrête à la fin de la guerre et à la libération des camps. 

Pour tous ces êtres totalement brisés, pourtant, la vie a dû retrouver un chemin. Ils ont dû se reconstruire, tenter de retrouver des repères, des membres de leurs familles, des amis, remettre les pieds dans une réalité qu’ils ont oublié. 

Cette partie de l’Histoire n’est pas moins tragique que les années d’emprisonnement. Parce que c’est la période où ils ont découvert le massacre dans son ensemble. Parce que c’est le moment où ils ont réalisé que leur vie d’avant n’existait plus. Mais dans le même temps, il fallait qu’ils retrouvent une place dans la société, en ne possédant plus rien. 

C’est ce que vit Zofia. Elle n’a plus rien, ni famille, ni possession, ni mémoire claire. Mais elle doit avancer, réapprendre à vivre. Et l’unique but qu’elle possède, c’est de retrouver son frère. Ca la transporte, la fait réagir, lui offre une possibilité de vouloir vivre pour quelque chose de précis. 

Le récit est bouleversant. On entend toutes les réflexions de la jeune fille, ses espoirs et ses peurs. A travers son regard, on vit cette période si sombre et même temps si pleine d’espoirs. On y voit la résilience des êtres humains, capables de se marier alors qu’ils sont totalement démunis de tout, dans un camp de réfugiés. On y voit la capacité humaine d’empathie silencieuse que possèdent certains dans des situations horribles.  

J’ai été très touchée par ma lecture. Et j’ai trouvé qu’elle était importante, parce qu’elle secoue, qu’elle bouleverse, qu’elle nous ouvre les yeux. Et je suis vraiment heureuse d’avoir pu découvrir ce titre. 

aufildespages chroniqueuse littéraire

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