Romans

Bad man de Dathan AUERBACH

Edition: Belfond

Nombre de pages: 448 pages

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Résumé: On dit que, passé quarante-huit heures, les chances de retrouver une personne disparue sont quasi nulles. Deux jours pour ratisser les bois alentour, frapper à toutes les portes, remuer ciel et terre. Passé ce délai, l’espoir n’est plus permis. 
 
Eric, trois ans, a disparu il y a cinq ans. Peu à peu, les affichettes ont jauni, les policiers se sont désintéressés de l’affaire, la vie a repris son cours dans cette petite ville désaffectée de Floride. 
 
Pas pour Ben, le grand frère de la victime. Qui ne s’est jamais remis du drame. Qui a vu sa famille sombrer. Mais qui n’a jamais cessé ses recherches. 
 
Recruté en tant que magasinier de nuit dans le supermarché même où Eric a disparu, Ben sent que les lieux ont quelque chose à lui révéler. Quelqu’un sait où est son frère, une personne qui prend un malin plaisir à se jouer de lui. Qui ? Le directeur qui n’a jamais collaboré à l’enquête ? Ses collègues auxquels il a accordé trop vite sa confiance ? Mais il y a plus que ça, une présence impalpable, diffuse, qui brouille ses pensées… Qui est ce bad man dont l’ombre inquiétante plane sur la ville ? 

Merci à l’édition Belfond pour cette lecture haletante

Mon avis:Ben porte un lourd secret. Il était là quand son petit frère a disparu, dans les toilettes du supermarché du coin. Il l’a quitté du regard quelques secondes. Et Eric n’était plus là.. 

Depuis, Ben cherche son petit frère, inlassablement. Cela fait 5 ans qu’il renouvelle des affichettes, qu’il frappe aux portes des nouveaux voisins, qu’il contacte l’inspecteur en charge de ce dossier. Mais rien, aucune trace, aucun indice. 

Aujourd’hui, il trouve un emploi à l’endroit même de la disparition d’Eric. Ce supermarché dans lequel son père et sa belle-mère ne peuvent plus mettre les pieds. Et dès les premiers jours, il se rend bien compte que quelque chose ne tourne pas rond…. 

Dès le premier chapitre, dès la disparition d’Eric, le rythme est donné. Il va être haletant.  

C’est les pensées de Ben que l’on entend tout au long du roman. Et je vous avoue que je me suis vraiment attachée à lui! Il est fragilisé par la perte de son petit frère, dont il avait la responsabilité au moment de la disparition. Il se sent d’ailleurs coupable, et s’efforce de faire tout ce qu’il faut pour le retrouver. C’est un adolescent qui souffre, clairement. 

Autour de lui se mettent en place des éléments perturbants. Une ambiance étouffante chez lui, une autre tout aussi sombre sur son lieu de travail, des trouvailles d’objets qu’il est impossible de retrouver si longtemps après, c’est un véritable jeu de pistes d’indices et de silences. 

Le roman est oppressant, inquiétant. Pourtant, à quelques exceptions près, il ne se passe rien de violent. Ce sont surtout des impressions. Dathan Auerbach a été comparé, dans la presse, à Stephen King. Et je dois dire que l’ambiance de son roman est aussi complexe tout en étant sombre que ceux de cet auteur reconnu.  

Je n’ai pu me décrocher de l’histoire de Ben. Même lorsque je n’avais pas le livre entre les mains, je ne pouvais m’empêcher d’essayer d’assembler les éléments pour tenter de comprendre ce que je loupais. Parce que je savais, tout au long de ma lecture, que j’étais en train de passer à côté de quelque chose. Une chose importante! 

Et effectivement, le final du roman apporte l’apothéose, nous dévoilant quelque chose qui était sous notre nez depuis le début, mais qu’on avait pas vu. Pourtant, les indices étaient là, mais je n’avais rien vu! 

C’est un livre qui laisse une très forte impression. Il m’a secoué, peut-être parce que je ne lis jamais de Stephen King (je n’en raffole pas), et que donc, je ne suis pas habituée à ce genre de rythme. Mais je pense plutôt que c’est parce que l’auteur est un génie d’écriture, et qu’il sait distiller l’horreur à si petites doses qu’ils transforment ses lecteurs en petites grenouilles, placées dans des bocaux d’eau qui se réchauffent lentement. Comme elles, on ne sent pas que ça brûle, parce que c’est progressif. 

Un grand bravo à ce nouvel auteur! Je pense que je lirai très certainement son prochain roman. Reste à attendre qu’il l’écrive… 

aufildespages chroniqueuse littéraire

2 Comments on “Bad man de Dathan AUERBACH

  1. Je viens de le terminer…j’ai effectivement eu l’impression à certains moments que l’auteur avait dû s’inspirer de King car c’est sombre, glauque et angoissant! Par contre, la fin m’a laissé quelque peu perplexe et c’est dommage car tout le bouquin m’a captivé.

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