Littérature jeunesse

Le magasin fluo de Stéphane GISBERT

Mathieu Martin est le souffre-douleur de sa classe. Heureusement, il a des amis : le gros Angelo au méga QI ; Peter, capable d’escalader n’importe quoi ; et Nat, championne de karaté !

Un jour, un immense supermarché pousse comme un champignon dans le terrain vague voisin. Un véritable monument, rose fluo, qui semble sorti de terre ! Dès l’ouverture, on annonce des promotions incroyables pour les chanceux qui recevront le fameux « Jeton d’Argent » permettant de remplir son caddie… gratuitement !

Mais bientôt, le journal signale de nombreuses disparitions inexpliquées. C’est d’abord Maillot Jaune, le fou de vélo, puis Mademoiselle Pim, la mercière…

Pour Mathieu et sa bande, c’est sûr : les disparitions ont quelque chose à voir avec ce magasin louche, voire diabolique. Ils décident de mener l’enquête…

Edition: Sarbacane

Nombre de pages: 208 pages

Mon avis:Mathieu Martin a une vie terrible. Pas dans le bon sens du terme! Non, il est plutôt le souffre-douleur du gros dur de l’école. Il se fait racketter et taper dessus tous les jours.
Heureusement, tout de même, qu’il a quelques amis qui le soutiennent. Mais là encore, ce n’est pas vraiment lui qu’on écoute. Notez bien qu’il n’a pas souvent d’idées à émettre…
Pourtant, lorsqu’un magasin très bizarre, tout rose fluo, fait son apparition en plein milieu du terrain vague près de chez lui, au cours d’une seule nuit, il se pose des questions.
C’est encore plus intrigant lorsque les gens qui s’y rendent commencent à disparaître, les uns après les autres. Il faudrait enquêter, pour voir ce qui se passe. Et là, pour une fois, la bande se tourne vers lui, et l’écoute!
Reste à comprendre où ont bien passer toutes les voisins!
Mathieu est un petit garçon très effacé. Dès les premières pages, on sent chez lui une grosse fragilité. Il est désabusé, habitué  à se faire martyriser par plus grand que lui. Tout de suite, on se dit que ce ne sera pas un héros plein de force et de courage à revendre.
Pourtant, l’habit ne fait pas le moine. De petit garçon effacé, il devient de plus en plus assuré, au fil des chapitres. Le voilà qui, tout d’un coup, donne des directives, propose un plan, dirige son équipe. Ca ne se fait pas en une seule fois, et même lui le remarque à divers moments. Il se révèle tant aux autres qu’à lui-même.
Le magasin, bizarre et intrigant, est l’élément déclencheur qui provoque cette transformation. Mais il génère également une autre prise de conscience.
En effet, les voisins, ceux qui se rendent à ce supermarché hyper discount, disparaissent. Ils ne laissent aucune trace. Ce qui finit par inquiéter la petite bande lorsque la vieille dame qu’ils aiment ne revient pas, elle non plus. 
C’est la seconde partie qui s’enclenche: celle de l’aventure, et de la morale qui va avec. Parce que les enfants découvrent, c’est qu’il est important qu’ils restent soudés s’ils veulent réussir à ressortir vivants du magasin. Ils ne doivent pas s’abandonner les uns les autres, bien au contraire. De quoi corser un peu l’aventure.
Ensuite, on comprend que les « kidnappés » l’ont été à cause de l’appât du gain, le toujours plus, la folie des achats, des soldes. Cette frénésie leur a valu de rester englués dans les rayons du magasin, jusqu’à ne plus réaliser ce qui se passe autour d’eux. Un beau clin d’œil à la société en général d’aujourd’hui : celle dite de consommation. Des immensités de rayons proposant tout ce qu’on veut et même plus. Les publicités poussant à l’achat. De mon point de vue d’adulte, évidemment, cela prend une plus grande importance que l’impact que cette histoire pourrait avoir sur un enfant.
Mais c’est expliqué simplement, et il peut également très bien comprendre la morale de l’histoire, dont je parlais plus haut : pourquoi vouloir acheter, acheter, acheter, et acheter encore, au risque de se perdre soi-même ?
J’ai beaucoup aimé ce petit roman. D’abord, pour la belle évolution que vit Matthieu. Mais également pour cette façon de nous ouvrir les yeux sur un mal qui ronge le monde entier.
Je ne peux que recommander ce roman !

 

Je remercie l’édition Sarbacane pour cette lecture raisonnable.

 

aufildespages chroniqueuse littéraire

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