Romans

Sur tes pas de Claire Allan

Marcher seule n’est jamais sans danger 

Infirmière, Nell Sweeney, 22 ans, quitte comme chaque soir l’hôpital pour rentrer chez elle. Mais, ce soir-là, un homme l’épie. Il la suit. Et il a décidé d’agir. 

Nell se trouvait-elle au mauvais endroit, au mauvais moment ? Hélas pour elle, celui qui l’enlève pour relever un défi la livre à un autre dont les véritables desseins apparaissent bientôt. 

Nell pourrait être la première d’une longue série de victimes. Sauf si son ravisseur comprend qu’il a été manipulé… 

8/10

408 pages

Merci à l’édition L’Archipel et Netgalley

Nell Sweeney a disparu depuis quatre jours lorsque sa mère en est avertie. La jeune femme n’est pourtant pas du genre à disparaître comme ça. Commence alors la recherche pour savoir ce qui a pu lui arriver. 

Autant vous le dire tout de suite: c’est un roman très particulier! 

La base est évidemment cette enquête aux ambiances de course contre la montre, magnifiquement porté par la mère de Nell, don’t nous suivons toutes les angoisses au fil du temps qui passe.  

Mais en parrallèle de cette enquête, nous découvrons aussi les pensées d’un homme pour le moins particulier. Cet homme nous explique qu’il a des pulsions étonnantes: il aime terroriser les femmes seules le soir dans le seul but de sentir sa domination sur elles, lorsqu’il les poursuit dans la rue… Partageant cette émotion sur un forum du Dark Net, Il se rend compte qu’il n’est pas seul éprouvant le sentiment d’être sans cesse rabaissé parce qu’il est un homme… 

C’est d’ailleurs ce second aspect qui m’a davantage interpellé. Pas que la disparition de Nell ne soit pas importante, mais parce que ce mouvement d’hommes qui s’appellent eux-mêmes Incel me fait un peu peur tout de même. Pour mieux vous expliquer, voici la définition du mot Incel (que je ne connaissais pas avant cette lecture), trouvée sur le site Lalanguefrançaise.com: (Anglicisme) Homme célibataire malgré le désir d’être en couple. 

  •  Le mot « incel » désigne les hommes « célibataires involontaires » – ces indésirables autoproclamés du marché de la séduction, dont l’idéologie consiste à accuser les femmes de tous leurs malheurs (« si elles ne veulent pas coucher avec moi, c’est bien qu’elles sont méchantes »). Avec les « incels », nous avons affaire à des masculinistes, attachés à une idée très étroite de la virilité. 

Dans la réalité de notre société, comme l’explique l’auteure dans sa note en fin de livre, ils se sont de plus en plus nombreux à se revendiquer comme tels, et proposer des actions comme celles que l’on découvre dans le roman. Ca fait froid dans le dos, et c’est d’autant plus effrayant que c’est un phénomène qui se répand insidieusement, en silence, sous la protection d’un univers numérique que la majorité d’entre nous n’avons pas connaissance.  

Voilà donc une histoire qui ne nous laisse pas impassibles en tout cas! 

aufildespages chroniqueuse littéraire

2 Comments on “Sur tes pas de Claire Allan

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