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Romans

Tout ce qu’ils méritent de Thierry BARDOT

Tout ce qu'ils méritent de Thierry BARDOT

 En 1908, victime d’inceste durant son enfance, Rose Caleu est devenue une jolie jeune femme qui n’hésite pas à user de ses charmes pour attirer les hommes, les torturer à plaisir et les tuer de sang-froid. Femme travestie en homme et nouvelle recrue de la maréchaussée, le gendarme André Colinot associé au séduisant cafetier, Léon Dubreuil, tente de l’intercepter.

Edition: De Borée

Nombre de pages: 385 pages

Mon avis: André Colinot, femme travestie en homme pour pouvoir faire le métier de gendarme, se trouve prise avec une affaire de meurtre pour le moins étonnante.
En 1905, dans ce petit village où tout le monde se connaît ou presque, se cache un assassin particulièrement retors, perpétrant des crimes à répétition.
Rose Calleu, jeune domestique du curé de la paroisse, vit sa vie comme elle le peut. Abusée dès sa tendre enfance par ses frères, puis par son employeur, elle nourrit une rage intérieure. De là à assouvir sa vengeance, il n’y a qu’un pas…
Mais André ne connaît pas Rose, et ne peut donc la soupçonner de quoi que ce soit. A elle de suivre les infimes indices, aidé du tenancier cher à son coeur.
Je vous ai dit qui était le meurtrier? Vous êtes déçus de le savoir déjà? Eh oui, je suis comme vous. Mais on connaît son identité dès les premiers chapitres! Plus de mystères de ce côté-là du coup.
Je suis assez mitigée. Je devrais même dire que je le suis beaucoup. Ce livre m’a laissé un goût d’inachevé.
Bon, d’abord, Rose. Jolie, avec de belles formes, elle attire le regard. Pourtant, ce n’est pas ce qu’elle veut. Elle en déjà trop vu pour souhaiter encore quoi que ce soit. Son désir de vengeance est compréhensible. Son mode opératoire (ça, vous le découvrirez vous-même), par contre, est en partie déstabilisant, en sachant tout le reste. Bon, passons.
De l’autre côté, André Colinot, jeune femme décidée, se travestit pour faire le métier qu’elle désire. A cette époque, les femmes n’ont pas encore accès à tous les métiers. Bien, j’aime cette idée qui pimente un peu l’ensemble. Mais quelle déception de voir que cette couverture saute pratiquement tout de suite! Non, non, non!! Tout d’un coup, ce grand mystère devient de notoriété publique. Je suis déçue.
Enfin, il reste Léon, le tenancier de bar et souteneur. Décidé, homme à femmes, il est séduit par André. Ensemble, ils font toute sortes de choses, entre autres, enquêter sur les meurtres.
Du coup, si je résume, il y a des meurtres (dont on connaît déjà l’auteur), une enquête (menée jusqu’au bout mais qui finalement ne nous apprend, puisqu’on sait déjà qui a fait quoi), et des scènes de sexe (âmes sensibles s’abstenir d’ailleurs, n’est-ce pas Pampoune?).
Il y a aussi un certain décalage quand au langage adopté (qui est plutôt contemporain) pour une histoire placée en 1905. Les attitudes également choquent par rapport à l’époque.
Du coup, ce livre se lit vite, mais je n’en ai pas apprécié vraiment la lecture.

Points attribués: 5/10

Je remercie l’édition De Borée pour cette lecture policière.

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Documents

Mon père, ma mère, Allah… et moi de Farah Kay

Mon père, ma mère, Allah... et moi de Farah Kay

 Une famille d’origine marocaine, dans une cité populaire : le père, la mère, le fils. Et Farah, la souffre-douleur, la moins que rien, qui doit payer de toutes les manières possibles la faute originelle d’être née fille, jusqu’à l’horreur dans laquelle son père l’entraîne de ses 4 ans à ses 15 ans, avec la bénédiction d’une mère pour qui le rôle d’une fille est de se soumettre aux désirs des hommes.

Même les plus monstrueux, même s’ils doivent détruire une enfant. Les années ont passé et Farah s’est relevée. Blessée à vie, elle a trouvé la force de s’évader, de fuir le cercle pervers où elle était enfermée. Et de se reconstruire.

Edition: La boîte à Pandore

Nombre de pages: 138 pages

Mon avis: Farah a grandi dans une famille « mixte »: avec un papa arabe et une maman belge. Son enfance et son adolescence n’a pas été facile. Un père pédophile, une mère démissionnaire, et un silence absolu sur ce qui pouvait se passer à la maison.
Farah grandit avec la certitude de n’être pas aimée. De ne pas bien savoir où est sa vraie place. Et dans le même temps, elle sait que ce que son père lui demande n’est pas normal, sans jamais oser dire non.
La jeune femme explique son parcours dans la vie. Comment elle s’est retrouvée à la rue à 16 ans, comment elle a voyagé de petit boulot en petit boulot, comment, lentement, elle s’en est sortie…
Ce petit livre se lit rapidement. Il est court, mais clair. l’auteur y met toutes ses pensées, ses souvenirs et ses ressentis. Dans ce pèle-mêle, on entend le mal-être, on comprend le désir d’être entendue. On sent aussi que ce n’est pas si évident de parler de l’inceste, d’y mettre des mots, de le nommer.
L’histoire de Farah n’est pas plus « exceptionnelle » que les autres témoignages d’enfants devenus grands. Je veux dire par là que, bien sûr, ce qu’elle a vécu est ignoble. Bien sûr, il faut en parler, et il faut marteler que ces enfants ont besoin d’aide.
Mais j’ai eu l’impression, en lisant ces pages, qu’il s’agissait plutôt cette fois d’un exutoire, un façon pour Farah de poser son lourd fardeau, et d’en charger quelqu’un d’autre: le lecteur. Tout est expliqué avec du recul, comme si elle avait voulu décrire ce qui est arrivé à quelqu’un d’autre.
Ce genre de témoignage ne doit pas être simple, et j’applaudis des deux mains ceux qui en ont le courage.

Je remercie l’édition Boîte à Pandore pour ce témoignage touchant.

Points attribués: 7/10

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Documents

J’étais à sa merci de Tina RENTON

 Tina a six ans lorsque sa mère se remarie avec Dave. Pendant des années, elle subit les attouchements puis les viols de son beau-père sans oser rien dire. Tina a recherché durant toute son enfance l’amour de sa mère, allant jusqu’à se casser le poignet pour attirer son attention ne serait-ce que quelques heures. Et quand elle ose enfin parler, sa mère choisit le confort matériel que lui apporte Dave plutôt que la sécurité de sa fille.
Mais à trente ans, Tina passe une licence en droit et porte plainte contre Dave. Courageusement, elle témoigne au procès et le violeur est lourdement condamné.

Edition: Presses de la Cité

Nombre de pages: 360 pages

Mon avis : Tina raconte son enfance, son adolescence et sa descente aux enfers. Sa mère se met en ménage, alors qu’elle a 6 ans. Bien sous tous rapport, Tina a l’impression d’avoir trouvé en sa personne le père aimant dont elle manque.
Sauf que David ne s’arrête pas aux manifestations d’affection normales. Cela dégènère, lentement, et insidieusement. Les attouchements, les caresses incestueuses et finalement les viols se multiplient.
Tina va subir les attouchements de son beau-père durant plusieurs années, avant de s’échapper de tout cela. Malgré tout, sa vie d’adulte n’en est pas plus simple. Les sévices qu’elle a subi la détruisent intérieurement, et elle va alors entamer une procédure judiciaire qui puisse condamner cet homme.
Ce récit est bouleversant, émouvant, et j’ai été choquée par le comportement de sa mère, indifférente à ses enfants, et principalement à sa fille. Bien qu’ayant connaissance finalement de ce qui se passe, elle préfère passer sous silence les agissements de son mari et le garder avec elle, plutôt que de protéger sa fille, tout ça pour des soucis financiers.
Cette femme a eu un courage énorme de se démener pour atteindre son objectif : devenir avocate. Elle a eu le cran de tout affronter, même quand son mari a quitté le bateau, que ses enfants se sont éloignés. Elle a tenu bon et elle a eu gain de cause.
Elle est un exemple vivant pour toutes ces jeunes filles qui ont eu à subir la même situation.
Points attribués : 10/10
Je remercie les Presses de la Cité pour cette lecture bouleversante.
Petit Bonus

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