Romans

Une journée à l’envers de Martine Delomme

À proximité de Bordeaux, huis clos dans une galerie marchande lors d’une prise d’otages. Au cœur du drame, dix personnages vont se révéler à eux-mêmes. La force et l’émotion d’une plume au plus près de l’âme humaine par l’auteur du Choix des apparences. 

La douce routine des jours… Chantal, la belle cinquantaine, ouvre son institut de beauté situé dans la galerie d’un centre commercial : café avec Richard, le directeur de l’hypermarché, planning des rendez-vous. Et le bonheur tout proche de revoir sa grande fille pour Noël. 

Soudain, on entend une explosion, des fusillades, des cris dans la galerie. Les issues sont vite bloquées. Dans l’arrière-boutique de Chantal, ils sont huit à s’être réfugiés, dont René qui, bousculé par la foule, a été séparé de son épouse, ou Viviane, une femme énigmatique… S’étirent alors des heures d’angoisse, propices aux confidences. Chacun fait défiler sa vie, ses regrets et ses choix. 

Et Chantal, veillant sur eux, montre un courage et une générosité sans faille. De ce jour tragique, tous ne sortiront pas indemnes… 

Un huis clos prenant et humain dont chaque protagoniste nous touche en plein cœur. 

6.5/10

352 pages

Merci à l’édition Presses de le Cité

Chantal aime sa vie: Sa fille qui revient pour les fêtes, sa boutique où elle s’apprête à démarrer sa journée, son café du matin avec Richard, qui pourrait peut-être un jour embrayer sur autre jour.  

Mais une prise d’otages va faire voler en éclats tous ses repères. Commence une longue attente, pendant laquelle un petit groupe de personnes se retrouvent enfermés dans un minuscule, priant pour leur vie et faisant des retours en arrière sur leurs choix de vie… 

Nous voilà dans un vrai huis-clos s’il en est! L’atmosphère d’une prise d’otage est toujours lourde, pesante. Elle sent la peur, la fatigue, le stress.  

Martine Delomme exploite cette atmosphère pour permettre à quelques personnages une introspection personnelle. Après tout, pourquoi pas? 

Les histoires de ces personnes au final ordinaires, comme vous et moi, sont intéressantes. Chacun a son vécu, a fait parfois des choix désastreux pour leur famille ou pour eux-même. Et bien sûr, on sait que c’est quand on sent sa fin approcher qu’on met tout dans la balance, pour voir de quel côté elle penche.  

Un viticulteur qui a donné sa vie à ses cultures, une femme qui a sacrifié sa vie à un mari volage, une jeune femme qui a cru au grand amour, une future mère,… Les parcours sont différents et variés. 

Hélas, là où le bât blesse dans ce récit, c’est au moment des transitions, lors des retours aux moments présents. Evidemment, on ne peut s’attendre à beaucoup d’animations. Mais enfin, si j’avais du comptabiliser tous les cafés que les personnages boivent durant ces quelques heures, je pense qu’on aurait pu vider un rayon de capsules… Tous ces intermèdes se ressemblent trop, et font souffrir le rythme de lecture. C’est dommage. 

Toutefois, la plume de cet auteur reste toujours aussi douce, et je l’apprécie. Mais je reste sur ma faim avec ce roman.

aufildespages chroniqueuse littéraire

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