Mentir avec aplomb et sans aucun scrupule.
[su_pullquote align= »right »]Lorsque Polichinel, après avoir volé des poissons, trompé son maître, menti comme un arracheur de dents et battu le commissaire lui-même, reçut enfin la punition de ses crimes et fut enlevé par la mort au feu d’un petit pétard, Clairette eut les larmes aux yeux et poussa des soupirs de compassion. — (Paul de Musset, Les Nuits italiennes, V. Magen, 1848, p. 273)[/su_pullquote]
De nos jours, lorsque vous allez vous y faire arracher une ou plusieurs dents, le dentiste ne se pose plus de questions : il vous anesthésie automatiquement l’endroit voulu avant de procéder à l’opération. Pour votre plus grand bien, car, à moins d’être profondément masochiste, vous n’aimez pas souffrir inutilement.
Mais autrefois, aux débuts de la chirurgie dentaire, lorsque la seule anesthésie possible était le coup de massue, les dents cariées provoquant des douleurs insupportables existaient déjà. Si !
Alors pour convaincre les patients de se faire arracher leurs dents malades, les dentistes de l’époque ou « arracheurs de dents », qui exerçaient leur art sur les marchés, places publiques et foires, n’hésitaient pas à leur prétendre fermement que l’arrachage serait complètement indolore.
Ce serait donc des mensonges éhontés de ces praticiens que viendrait notre expression qui, sous cette forme, date du XVIIe siècle.
Mais le terme « arracheur de dents » désignait déjà un grand menteur dès la fin du siècle précédent.
A une certaine époque, la même pensée a été reproduite dans cet autre dicton : Mentir comme une gazette. Un certain chevalier de Cailly a fait cet épigramme sur un avocat menteur :
Ne vous fiez nullement A cet avocat célèbre. Plus ferré qu’un compliment Et qu’une oraison funèbre. |