Expression et proverbes

Au ras des pâquerettes

Sans intérêt, sans envergure Désolant

Vous vous demandez ce qu’on veut bien dire lorsqu’on emploie ce dicton ? On vous explique tout dans cette petite présentation. Au ras des pâquerettes, qu’est-ce que c’est donc ?

On sait que la hauteur ne qualifie pas seulement une altitude élevée comme celle de l’Everest, de l’avion qui vous transporte aux Bahamas ou de l’ornithorynque pendant sa migration annuelle depuis la Sibérie vers l’ile de Pâques[1].
En effet, au figuré, elle qualifie aussi des choses importantes, considérées comme de qualité. On parlera ainsi de hauteur morale, de hauteur de vues ou d’un humour de haute tenue, comme celui qu’on peut parfois trouver dans ces pages, par exemple.

C’est pourquoi, par opposition, lorsqu’on cherche à qualifier quelque chose sans intérêt, de peu d’envergure, ou de désolant,  on va utiliser des images liées à des choses petites ou modestes.
Et justement, la pâquerette en est un excellent exemple. Outre qu’il s’agit d’une fleur simple et peu prisée pour la décoration d’un intérieur, elle est petite : même aux environs de Tchernobyl, personne n’a jamais vu de pâquerette de trois mètres de haut ! La nature (ou Dieu, pour certains), a créé cette plante dicotylédone, dont certaines variétés sont appelées des marguerites, de petite taille. Ce qui fait que quelque chose ou quelqu’un qui se situerait ou passerait au-dessus d’un champ à l’altitude des pâquerettes évoluerait très près du sol, faisant ainsi naître une métaphore pouvant s’appliquer, loin des hauteurs enthousiasmantes pour l’esprit, à des actes mesquins, des idées ou ambitions étriquées, entre autres.

Mais, me direz-vous à juste titre, il y a plein de choses petites qui auraient aussi mérité de figurer dans une telle métaphore.
Certes, mais il faut savoir qu’à l’origine, on trouvait « ras terre » au XVIe siècle, remplacé par « à ras de terre » au XVIIIe. Il n’est donc pas étonnant, même si le coquelicot ou la colchique auraient aussi pu faire l’affaire, qu’on se soit tourné vers une fleur omniprésente dans les champs, à ras de terre.
Notre expression est en concurrence avec d’autres formes comme « ça vole bas », par exemple, mais comme elles, on peut s’en servir pour désigner une argumentation de piètre qualité ou un comportement méprisable, entre autres.

D’une manière moins figurée, « à ras les pâquerettes », tout comme « en radada », se dit aussi pour les aviateurs ou pilotes d’aéronefs divers qui volent à très basse altitude.

aufildespages chroniqueuse littéraire

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