Edition: Gallimard jeunesse
Nombre de pages: 352 pages
Résumé: Sacrées «Boudins de l’année» sur Facebook, Mireille, Astrid et Hakima sont décidées à ne pas se lamenter tout l’été. En selle ! Direction Paris, et la garden-party de l’Elysée où elles ont chacune une excellente raison de se rendre. Tandis que les «boudinettes» pédalent, les réseaux s’emballent…«Les petites reines c’est le voyage initiatique de quatre personnages qui ont toutes les raisons de se plaindre, mais qui décident, à la place, d’en rire, et de partir pédaler sur 500 km. Et comme tout road-trip, ça raconte, au-delà de leurs problèmes personnels, une société, son histoire, sa culture»
Merci à l’édition Gallimard pour cette belle aventure
Mon avis: Une jeune fille de 16 ans, Mireille Laplanche, voit qu’elle a été élue pour la troisième année consécutive « Boudin » de son lycée.
Cynique, elle prend la chose à l’humour, même si c’est loin de la ravir. Elle décide de faire la rencontre des deux autres Boudinettes élues, Hakima et Astrid. En se retrouvant, elles se rendent que quelque chose les rapprochent : quelque chose se trouvant à l’Elysée.
C’est là qu’un projet loufoque va prendre forme : aller à vélo jusqu’à Paris, en faisant des étapes pour vendre du boudin !! Il n’en fallait pas plus pour les rassembler et les souder aussi fort que les doigts d’une main. Elles ont chacune un caractère propre, et elles finissent par trouver suffisamment de compromis pour s’entendre.
Leur périple démarre sur les chapeaux de roues, sans jeux de mots, et les voilà parties à la conquête de la capitale.
Si l’humour dans ce livre est parfois piquant, et parfois même noir, il n’en révèle pas moins le triste sort des jeunes gens qui ont une plastique moins parfaite que d’autres. La réalité apparaît dans toute sa splendeur : si on ne correspond pas au profil idéal, on n’est rien… Et malheureusement, cela se passe ainsi dans toutes les écoles du monde entier. C’est quelque chose d’effroyable, et que je réprouve moi-même totalement.
Voilà la vraie force de ce livre : montrer que, même si on ne ressemble pas à Barbie, ou à Brad Pitt, on peut quand même avoir un cœur d’or, et des qualités par dizaines. Mais comment faire comprendre cela à des jeunes adolescents harcelés par les médias, qui ne leur montre que des tops modèles qui croulent sous des kilos de maquillage et retouchées par ordinateur ?
Voilà un défi qu’a pu relever Clémentine Beauvais, haut la main à mon sens. Je trouve ce livre admirable, car loin de se plier aux normes en vigueur quant à l’importance du physique, elle montre l’envers du décor, celui des laissés pour compte, qui finalement ne retirent rien de positif de cette situation, en général, excepté un mal-être plus profond encore.
Alors je dis bravo à cet auteur pour avoir mis le doigt sur un sujet sensible, et l’avoir tourné à l’humour.