Malaya, huit ans, soixante-seize kilos. Sa mère s’obstine à la traîner chaque semaine à des réunions Weight Watchers qu’elle déteste.
Partout, son corps hors norme est montré du doigt et considéré comme un problème.
À la maison, les femmes de sa famille lui font subir une pression étouffante. Sur les bancs de son école pour riches Blancs de l’Upper East Side ou dans le Harlem tumultueux des années 1990, Malaya Clondon doit supporter les discriminations physiques et sociales.
La petite fille grandit au rythme du hip-hop sans parvenir à satisfaire la faim qui la tenaille. Il lui faut apprendre à nommer ses désirs et à défier les injonctions d’une féminité qui n’a pas été pensée pour elle.
Big Girl est le roman de sa victoire.
496 pages
Merci à l’édition Plon et Netgalley
Malaya n’est pas une petite fille comme toutes les autres. Atteinte d’obésité morbide, elle se sent bridée à tout instant. Il faut compter les calories, se passer de sucreries, supporter le regard des autres.
Mais l’enfant se réfugie dans la nourriture pour la moindre contrariété, s’offrant des repas supplémentaires en plein milieu de la nuit si nécessaire.
Pourtant, elle a une belle personnalité, que personne ne détecte, puisque tous s’arrête à son apparence…
Le récit que nous offre ce livre est assez hors du commun. C’est la première fois, pour moi en tout cas, que je rencontre un personnage atteinte de ce trouble alimentaire, et surtout aussi jeune.
L’histoire se loge dans le Harlem des années 90, avec tous les souvenirs que cela comporte. On sent rapidement que l’auteure y a réellement vécu, lorsqu’elle nous présente les petites boutiques qu’elle décrit si bien mais qui n’existent plus aujourd’hui. Lorsqu’elle nous offre l’atmosphère sonore et musicale d’un quartier qui a bercé son enfance. On le ressent très fort, et ça offre au lecteur des attaches intenses.
Malaya est une petite fille silencieuse, mais que l’on comprend rapidement être dans un grand mal-être. Elle ne se le dit pas elle-même, préférant enfouir ses peines et ses peurs sous une montagne de nourriture.
La surveillance de sa mère en particulier, et celle de sa grand-mère a certain moment, lui semble pesante. On dirait d’ailleurs, durant une longue partie du récit, qu’elle n’en comprend pas la raison.
Là où j’ai eu un peu plus de mal, c’est lors de son passage à l’adolescence. Effectivement, cette période de la vie n’est pas facile, pour n’importe quel adolescent d’ailleurs. Mais j’ai trouvé Malaya totalement détachée du reste, un peu comme si elle était totalement déconnectée de ses émotions. Dans le ressenti de l’auteure, était-ce vraiment le cas? Le récit est du coup plus lent, plus plat.
Si la thématique du surpoids est très bien abordée, notamment lorsqu’elle explique des détails du quotidien, j’ai trouvé l’ensemble un peu redondant.
Par contre, l’exploration d’un quartier historique en particulier m’a beaucoup plu, et j’ai vraiment eu l’impression d’y être entrée en immersion complète.
Au final, malgré quelques points négatifs, je ne suis pas vraiment déçue de ma lecture.
Dommage pour le côté redondant, mais le thème m’intéresse, surtout que je ne l’ai jamais vu aborder sous le prisme d’une héroïne aussi jeune.
oui ce coté là est plutôt intéressant 🙂