Romans

Ce monde par delà l’océan de Laura Spence-Ash

  1. Londres sous les bombes. Millie et Reginald Thompson aux revenus modestes, décident d’envoyer Beatrix, leur fille de onze ans, en Amérique. Là-bas, le temps de la guerre, elle vivre avec une autre famille, auprès de laquelle ils espèrent qu’elle sera en sécurité. Effrayée et en colère, Beatrix débarque à Boston où elle rencontre les Gregory et leurs fils William et Gerald. Elle s’intègre facilement dans cette famille, apprend leurs coutumes, leur histoire et s’adapte à leur mode de vie aisé. Très vite, sans même qu’elle s’en rende compte, le quotidien avec les Gregory lui semble plus naturel que la vie calme et dépouillée qu’elle menait avec ses propres parents en Angleterre. Jusqu’à ce que, à la fin de la guerre, elle soit brusquement appelée à rentrer à Londres. Désespérée mais déterminée à aller de l’avant, Beatrix rentre chez elle. Son cœur pourtant ne peut se détacher de sa famille américaine…
10/10

360 pages

Merci à l’édition L’Archipel et Netgalley

Beatrix, 11 ans, est envoyée aux Etats-Unis, pour être protégée des affres de la Seconde Guerre Mondiale, qui fait rage en Angleterre, son pays natal.  

Accueillie par une famille unie, elle grandira en leur compagnie durant toute la période de guerre. 

Lorsqu’elle retournera chez elle, c’est grandie, changée, et adolescente. Et le fossé avec ses parents, à cause de la séparation, sera difficile à combler… Au final, elle aura l’impression d’avoir deux vies… 

En voyant la couverture du livre, on aurait pu s’attendre à une romance. Mais il n’en est rien! J’ai adoré cette histoire! 

On suit le voyage d’une petite fille de 11 ans, obligée de quitter ses parents dans une ambiance lourde et anxiogène. Elle qui ne connaît que les masques à gaz et les risques de bombardements, se retrouve dans une atmosphère tout à fait différente! Chez les Thompson, on parle de gâteaux, de vacances, d’études, de parterres de fleurs… Une réalité bien loin de la sienne. 

Et c’est là que l’autrice réussit le joli tour de force de montrer ce que peut provoquer une longue séparation parents-enfants. En effet, au fil des années, on sent que Beatrix s’identifie de plus en plus à sa famille d’accueil, et de moins en moins avec sa famille biologique. L’écart que cela crée se répercute ensuite sur le retour à la vie normale, puisqu’on sent qu’un fossé s’est créé, pratiquement impossible à combler. 

La jeune fille, parce qu’elle a grandi avec d’autres personnes que ses parents, durant ses jeunes années d’adolescence, une période où l’on a besoin d’identification. Sa mère, parce qu’elle ne veut pas entendre parler de cette famille, rejetant par la même le mode de vie et les souvenirs de sa fille durant cette période. 

Le roman ne s’arrête pas au retour de Beatrix en Angleterre. On traverse les années, la retrouvant à différentes périodes de sa vie, où l’on voit l’évolution de ses aspirations et les liens qu’elle a gardé. 

C’est une histoire remarquablement bien construite, que j’ai vraiment savouré. 

aufildespages chroniqueuse littéraire

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