Et si choisir un amant à sa femme était le meilleur moyen de ne pas la perdre ?
De son propre aveu, Felix Quinn est un homme parfaitement heureux. Il détient l’une des plus anciennes boutiques de livres rares de Londres et prend un plaisir infini à se plonger dans des textes oubliés. Marié à la divine Marisa, il en est éperdument amoureux, mais une crainte grandit en lui : la perdre. L’enfance de Felix lui a appris que l’amour ne va pas sans la perte, il choisit donc de la devancer en orchestrant la propre trahison de son épouse. Ainsi Marius, minutieusement choisi par Felix, entre-t-il dans la vie intime de Marisa. Felix pense alors embrasser une nouvelle forme de sérénité, or il se trouve aussitôt en prise avec un autre démon : la jalousie.
Pour faire l’amour est un roman corrosif sur le sentiment d’amour et son contraire, la masculinité de l’émoi, l’obsession charnelle et la nature polymorphe de la jalousie. L’écriture ciselée de Howard Jacobson, à l’humour piquant impérieux, n’aura jamais été aussi animée. Elle nous sert de guide malicieux pour explorer ici la topologie du mariage, entre honnêteté et provocation pure.
Edition: Calmann-Levy
Nombre de pages: 400 pages
Mon avis: Felix Quinn, libraire de livres rares, est heureux. Il a un commerce qui fonctionne bien, une vie agréable, et surtout une femme qu’il aime plus que tout.
Mais le souci, c’est qu’il ne peut l’aimer que d’une seule manière: il faut qu’elle soit aimée d’un autre… Commence pour lui la recherche de l’homme qui pourrait lui plaire, et avec lequel elle pourrait le « tromper », pour qu’il puisse enfin entièrement son amour particulier.
Comment dire? Felix Quinn est vraiment, vraiment, vraiment, un drôle de personnage. Discret et pourtant décidé, jaloux de son bonheur et pourtant malheureux. On s’aperçoit rapidement de son principal problème: il ne peut aimer comme tout le monde, simplement, naïvement.
L’auteur place le lecteur dans une atmosphère de voyeurisme, lui donne l’impression de regarder par le trou de la serrure quelque chose qu’on lui décrit petit à petit. Un peu à la fois, l’auteur donne l’ampleur de la démarche de Félix, et toutes les réflexions de l’homme nous mènent sur des sentiers périlleux.
Les termes employés sont poétiques, les descriptions magnifiques. De ce point de vue, ce livre est un chef d’oeuvre de belles tournures de phrases, de jeux de mots. Pour cela, je l’ai apprécié. Mais malheureusement, en dehors des réflexions de Félix, il ne se passe pas grand chose. Quelques dialogues décalés, quelques situations surprenantes, mais peut-on vraiment parler de trame, si l’on doit sans cesse raccrocher les wagons d’un train qui n’a pas été assemblé?
Pour moi, les circonvolutions des pensées du librairie prennent trop de place. Trop de détails, trop de retour en arrière, trop d’extrapolations. Le style est finalement trop lourd, et parfois un peu confus, quoique cela représente tout à fait le personnage principal.
J’ai fini par m’ennuyer, en me demandant si je voulais en voir plus, ou au contraire en savoir moins. La sauce n’a pas pris, je suis restée sur le quai. Dommage.
Points attribués: 5/10
Je remercie l’édition Calmann-Levy pour cette lecture tout à fait particulière.
Il vous tente?
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