Romans

La porte du voyage sans retour de David Diop

 » La porte du voyage sans retour  » est le surnom donné à l’île de Gorée, d’où sont partis des millions d’Africains au temps de la traite des Noirs. C’est dans ce qui est en 1750 une concession française qu’un jeune homme débarque, venu au Sénégal pour étudier la flore locale. Botaniste, il caresse le rêve d’établir une encyclopédie universelle du vivant, en un siècle l’heure est aux Lumières. Lorsqu’il a vent de l’histoire d’une jeune Africaine promise à l’esclavage et qui serait parvenue à s’évader, trouvant refuge quelque part aux confins de la terre sénégalaise, son voyage et son destin basculent dans la quête obstinée de cette femme perdue qui a laissé derrière elle mille pistes et autant de légendes. 

8/10

256 pages

Merci à l’édition Le Seuil et Netgalley. 

Mon avis: Michel Adanson, à sa mort, a légué a sa fille tout un amoncellement de meubles, d’objets de pacotilles, et de mystères. Il a décidé de lui léguer son histoire, celle qui a bouleversé le jeune homme qu’il a été, et qui a marqué le reste de son existence. 

  1. Bien décidé à explorer l’Afrique dans le cadre de ses études de botaniste, le jeune homme débarque au Sénégal, bien loin d’être préparé à ce qui l’attend.

Au hasard de ses déplacements dans le but de découvrir une flore encore très peu étudiée, il va tomber dans un trafic qu’il n’imaginait pas. Les esclaves noirs sont milliers, et les conditions d’enlèvement sont horribles.  

Le hasard fait qu’il entend parler d’une jeune femme qui aurait réussi à revenir de cet esclavage, Dieu seul sait comment… 

Au fil de son récit, c’est un pan entier de l’Histoire qui réapparaît en nous montrant ses plus mauvais côtés.  

Dès le début du récit, on comprend que nous sommes sur une histoire au long cours. Le rythme est celui qui impose une certaine lenteur, une espèce de mode de lecture. L’auteur se calque sur celui des tribus africaines de l’époque, qui prenait le temps de raconter des histoires, d’établir des délais de réflexion. L’Afrique possède son tempo propore, et l’atmosphère en est parfaitement retranscrite. 

Le récit ne débute pas en Afrique, mais en France, là où Michel Adanson a terminé sa vie. Un personnage réel d’ailleurs, puisqu’il s’agit d’un botaniste ayant effectivement réalisé un voyage au Sénégal. Il a ramené avec des connaissances nouvelles considérables. Il s’évertuera toute sa vie à écrire une encyclopédie conséquente. 

L’histoire qu’il vit dans ce roman est purement romanesque. On ne trouve pas de traces historiques de ce qu’il voit ici. Pour autant, je pense que l’auteur a pu créer quelque chose de tout à fait réaliste, concernant les tribus africaines, leurs rivalités, mais également tout ce que concerne l’esclavagisme. 

J’ai vraiment apprécié ce roman, et son rythme bien à lui. 

aufildespages chroniqueuse littéraire

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