Le Regard de Jeanne, ou l’union de deux solitudes et la traversée d’un monde disparu, celui des foires et des artistes itinérants, au XIXe siècle. Un magnifique roman d’initiation, de transmission, sur la vie, ses secrets, et un art naissant, la photographie.
Rien ne prédestinait Jeanne à cette vie-là.
Orpheline de seize ans, placée dans une ferme en Corrèze, elle a un jour le courage de fuir le destin tracé pour elle, entre servitude, ignorance et violence.
Le hasard lui fait croiser le chemin de Florimont, qui la prend sous son aile dans sa roulotte. Il lui enseigne son art, celui, magique et naissant, de la photographie en ces années 1860. De foires en villages, l’homme immortalise familles, demeures et paysages, et tient boutique l’hiver à Clermont-Ferrand. Jeanne tisse avec son mentor un lien quasi filial qui révélera leurs parts secrètes.
Et d’apprentissages en rencontres, Jeanne grandit, son regard s’affine…
Le Regard de Jeanne, traversée du monde disparu des foires et des artistes itinérants au XIXe siècle, est aussi le beau roman d’une émancipation.
7/10
272 pages
Merci à l’édition Presses de la Cité pour cette photographie
Mon avis: Jeanne est dans une situation précaire. Employée dans une ferme dont le propriétaire n’a clairement pas d’intentions louables, elle décide de s’enfuir, et se retrouve, à 16 ans, à errer sur les chemins.
Jusqu’à ce qu’elle croise la route d’un photographe itinérant. Une rencontre qui va décider de son avenir…
C’est au départ un roman de terroir. On démarre notre voyage dans une ferme corrézienne comme il en existe tant dans ce type d’histoire. Mais la jeune Jeanne n’est pas comme les autres. Elle ne se laisse pas glisser dans la passivité.
Ce personnage principal m’a beaucoup plu. Elle est intelligente, même si elle s’en défend, et fait preuve de beaucoup de courage et de ténacité. Une figure féminine comme je les aime, loin d’être timorée.
Florimont, le second personnage principal, apporte quant à lui un univers différent de celui auquel on aurait pu s’attendre dans un roman de terroir. Grâce à lui, nous entrons dans l’univers des débuts de la photographie.
L’auteur prend le temps de nous expliquer chaque étape de la réalisation d’une photo, et le talent que cela demandait en 1860. Il fallait être d’une patience à toute épreuve, méticuleux et précis dans ses gestes. J’ai vraiment beaucoup aimé cet aspect de l’histoire que j’ai lu.
Le récit coule tout seul. C’est à la fois simple et intéressant. Je me suis attachée aux personnages, à leurs histoires personnelles, et à leurs destins.
Ce n’est bien sûr pas le premier roman que je lis de Jean-Guy Soumy. Mais c’est le premier dans lequel il aborde le monde de la photographie. Une innovation que j’apprécie vraiment!