Romans

Les temps difficiles de Charles DICKENS

Les Temps difficiles, ce sont les débuts de la révolution industrielle qui transforme l’aimable campagne anglaise en un pandémonium d’usines, de canaux, d’installations minières, de fabriques, d’entrepôts, de banlieues misérables où vit à la limite de la survie le prolétariat le plus exploité qui sans doute fût jamais. Sous un ciel de suie, Coketown, la ville du charbon (Manchester en réalité), est d’autant plus l’image de l’enfer que la classe ouvrière n’y est pas encore organisée et qu’elle apparaît ainsi comme la victime toute désignée de politiciens sans scrupules et d’une bourgeoisie, parfois compatissante et troublée dans son confort moral, mais toujours persuadée de la divinité de ses droits.

 

Edition: Archipoche

Nombre de pages: 402 pages

Mon avis: Coketown est une petite ville où les gens sont bien pensants. Rien ne doit être laissé à la fantaisie. Et pour cela, Mr Gradgrind veille au grain. 
D’ailleurs, dans sa propre demeure, il a étouffé toutes sortes d rêveries dans l’oeuf. Ses enfants n’ont été éduqué que par la science. Pas de place pour les émotions, les affections et autres maux de la société. Ainsi, sa fille aînée, Louisa, ne connaît rien d’autres que des faits, uniquement des faits.
Aussi, lorsqu’un ami de la famille, Mr Bounderby, la demande en mariage, elle accepte, sans émotions.
Pourtant, un an plus tard, un individu, bien sous tout rapports, mais éprouvant des sentiments, vient bouleverser le coeur de la jeune femme….
J’aime en général énormément Charles Dickens. D’habitude, le rythme est toujours pareil: une panoplie de personnages, une situation dramatique, et une jolie fin.
Les personnages sont nombreux, dans ce livre également. Que ce soit la famille Gradgrind avec ses membres tout à fait atypiques; Mr Bounderby avec ses vantardises; Mr Harthouse avec sa fraîcheur dont le roman a bien besoin; cecilia, petite fille abandonnée et recueillie par la famille Gradgrind. Chacun ont leur place et leur importance. 
La situation dramatique est un peu plus complexe puisqu’elle se joue à plusieurs niveaux. En réalité, il y a bien sûr l’histoire de Louisa, tout d’abord. Non habituée à éprouver des sentiments, elle vit sa vie sans réellement y penser, et sans y trouver aucun attrait. Elle dépérit avant même d’avoir vécu. Il faudra qu’elle rencontre un jeune homme, qui éveillera en elle des sentiments amoureux, pour qu’elle se rende compte de la vacuité de sa vie.
Il y a ensuite la jeune Cecilia. Fille de forain, elle se retrouve seule lorsqu’on son père l’abandonne. Mr Gradgrind, présent lors de l’événement, décide de fournir un toit à Cissy, pour peu qu’elle se conforme à ses conditions, qui consiste à ne jamais parler de sa vie au cirque. La petite fille se retrouve donc demoiselle de compagnie pour Mme Gradgrind, dépressive de naissance.
Et enfin, il y a un homme, de basse extraction, malheureux en ménage, hué par ses collègues, et accusé de vol. S’il est une situation plus dramatique que les autres, c’est bien la sienne!
On retrouve dans ce livre les circonvolutions du style bien particulier de Charles Dickens. Pourtant, cette fois, l’ensemble est encore plus sombre que ses autres livres. Peu ou très peu de poésie, peu de douceur, aucune touche de magie. Il ne m’aura pas autant touché que les précédents livres que j’ai lu. Malgré tout, pour sa plume si particulière, je suis très heureuse d’avoir découvert ce roman, qui ajoute pour moi une autre facette à l’auteur, dont je raffole pour Les grandes espérances, et un Conte de Noël.
Ce livre-ci est d’une lecture moins évidente. C’est plus lourd, plus long à venir à l’intrigue principale. Néanmoins, une fois les choses enclenchées, comme toujours avec cet auteur, tout s’enchaîne facilement.
Au final, cela reste une découverte pour moi.

 

Je remercie l’édition Archipel pour cette lecture si particulière.

 

aufildespages chroniqueuse littéraire

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