C’est l’histoire vraie d’une extraordinaire évasion. Durant l’été 1962, un groupe d’étudiants creuse un tunnel de 135 mètres de long sous le mur de Berlin. De l’autre côté, à Berlin-Est, des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants risquent leur vie pour s’échapper.
Mais comment creuse-t-on un tunnel dans le pays le plus étroitement surveillé du monde, sans pouvoir utiliser des engins bruyants ni acheter des outils faute d’argent ? Comment s’éclairer, comment respirer quand l’air se raréfie ou éviter de mourir noyé en heurtant une canalisation ? Et si, malgré tous ces obstacles, on réussit à atteindre le but, que faire si la police secrète attend au bout du tunnel ? S’appuyant sur des centaines d’heures d’entretiens avec des survivants et des milliers de pages d’archives de la Stasi, la journaliste Helena Merriman retrace l’aventure de Joachim Rudolph, l’étudiant à l’origine de ce projet fou. Avec un formidable sens du récit, elle restitue l’odeur de l’argile, le poids de la terre, les bruits des passants au-dessus de sa tête, la peur constante d’être écouté par la Stasi, et l’étrange accord passé avec la télévision américaine, qui filme la tentative d’évasion au risque d’une explosion géopolitique.
416 pages
Merci à l’édition Stock et Netgalley
La Seconde Guerre Mondiale est terminée. Les populations européennes sont à genoux, tout est à reconstruire. L’Allemagne doit se constituer un nouveau gouvernement, pour tenter d’effacer tout ce que le régime hithlérien a pu salir. Plusieurs politiques émergent: celles tournées vers l’avenir et la modernité, d’autres vers un système répressif.
C’est ainsi que le Mur de Berlin s’installe… enfermant totalement une partie de cette ville, la maintenant en vase clos, opprimant la population résidente par une surveillance de tous les instants. Rapidement, des évasions se font. Mais le temps passant, et la surveillance se renforçant, il devient de plus en plus difficile de partir.
La journaliste qui écrit ce livre a réalisé des interviews d’un homme âgé, qui a l’époque dont nous parlons a participé à la réalisation d’un tunnel souterrain dans le but de faire évader des personnes coincées derrière le Mur.
A travers ses souvenirs, c’est tout un univers qui reprend vie: celui du risque et du danger. J’ai été ENORMEMENT touchée par cette lecture. Je suis née au début des années 1980, et lorsque ce Mur est tombé, en 1989, j’étais trop jeune pour me rendre compte de l’importance de cet événement. C’est en lisant cette histoire que je me sens bousculée, choquée par l’idée qu’un tel totalitarisme pouvait exister, si près de chez moi, jusqu’à la fin des années 80. Bien sûr, je sais que c’est encore le cas aujourd’hui dans d’autres régions du monde.
J’ai d’ailleurs beaucoup de mal à admettre l’idée que dans la société d’aujourd’hui, il est encore possible de voir des populations totalement sous l’emprise de quelques hommes qui détiennent tous les pouvoirs. Cela me révolte, me met en colère.
Le récit de ce vieil homme fait écho chez moi, et remet en lumière dans ce qui m’entoure, dans ce monde aux idées tronquées.
J’ai aussi été très surprise de découvrir qu’il y a eu des vidéos de ces évasions, qu’une équipe de télévision était sur place, pour témoigner mais avec l’interdiction de donner la moindre aide. Des images d’archives existent toujours, un film a été réalisé. C’est bouleversant de se dire qu’on en a gardé mémoire. Et je regrette que ce soit tombé dans l’oubli.
Ce livre, rapide à lire, contient beaucoup d’informations à assimiler. Mais je ne regrette pas cette lecture, qui m’a ouvert les yeux sur une partie de l’Histoire que je ne connaissais pas.
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