Edition: Syros
Nombre de pages: 443 pages
Résumé: A la moindre émotion, la petite soeur d’Esteban est en danger:elle vit avec un coeur artificiel bas de gamme. En 2030, le marché propose pourtant des organes performants, fabriqués par la société Organic… encore faut-il pouvoir se les payer.
Désespéré, Esteban kidnappe Leila, une jeune fille célèbre car « artificielle » à 96%, ainsi que Noah, le riche héritier d’Organic. Le deal? Il relâchera les otages s’il obtient un nouveau coeur pour sa soeur.
Commence une nuit de cavale retransmise en direct sur les réseaux sociaux.
Merci à l’édition Syros pour ce coup de massue
Mon avis: 2030. Esteban sent son cœur se briser chaque fois que celui de sa sœur s’arrête. Ils n’ont pas les moyens de remplacer ce cœur artificiel défaillant. Les organes haut de gamme sont hors de prix, et Sofia n’en a plus pour longtemps.
C’est alors qu’il décide de faire un coup d’éclat: il va kidnapper La fille artificielle, celle qui possède tellement d’organes synthétiques que la société se demande si elle est encore vraiment humaine, et le fils du magnat patron du marché de ces organes, Noah Varan. Une autre jeune fille, Maria, s’embarque avec eux pour tenter de fuir ses propres problèmes.
Commence une course-poursuite, relayée par les réseaux sociaux entre ces jeunes gens et les autorités.
La France et le monde s’enflamment: le discours que donne ce jeune Esteban, à savoir l’inégalité financière face à ces besoins vitaux, fait écho dans toutes les parties défavorisées. Les réactions ne se font pas attendre.
J’ai embarqué dans cette histoire sur les chapeaux de roues, c’est le cas de le dire. On entre tout de suite dans le vif du sujet: le premier chapitre nous explique ce qui se passe pour Sofia lorsque ce cœur sécu, bas de gamme, a des ratés. L’angoisse, la peur, la détresse font mal. Evidemment, je ne pouvais qu’adhérer à la démarche de ce grand frère qui s’inquiète tant.
Le premier thème est là, et il fait écho à la société d’aujourd’hui. Les accès aux soins de santé diffèrent selon les finances de chacun. Déjà aujourd’hui, certains ne peuvent se permettre certains soins, hors de prix. On le dit parfois: Se soigner, c’est un luxe. Dans ce roman, on prend ce principe en pleine figure. Entre un cœur sécu, défaillant, et un cœur haut de gamme, perfectionné, le prix est largement différent. Ce qui est déjà le cas dans le milieu médical: les appareillages sont plus performants, plus esthétiques, plus discrets si on met le prix. Un sujet qui pour moi, maman d’une famille nombreuse, fait souvent l’objet de comptabilité. Je le prends donc très à cœur.
Mais un autre thème, plus inquiétant, apparaît au fil des chapitres: va-t-on trop loin dans les recherches d’intelligence artificielle? Le récit ne reste pas uniquement sur la ligne de la survie de Sofia. Elle glisse lentement vers les projets balbutiants d’aujourd’hui: les robots et les intelligences artificielles de plus en plus performantes. Et là, c’est la seconde claque du roman: ne sommes-nous pas en train de créer une nouvelle race qui sera, dans le futur, capable de supplanter les humains? Jusqu’où peut-on aller sans détruire l’humanité? Les dernières phrases du roman m’ont d’ailleurs fait froid dans le dos…
J’ai trouvé ce roman vraiment très interpellant sur des sujets qui méritent de la lumière. De véritables remises en question nous sont présentées, et il est impossible de sortir de ce livre sans prendre le temps de se questionner soi-même, et de jeter un regard différent sur la société en général.
J’ai trouvé ce livre vraiment admirable, criant de vérité. Les personnages principaux représentent chacun à leur manière une strate de notre monde, pour diverses raisons. Ils ne se connaissent pas au début de l’histoire, et se découvrent peu à peu tout du long. Et ils mettent le doigts sur ces différences qui les isolent chacun dans leur univers. Tour à tour, ils nous livrent leurs pensées, leurs façons de voir les choses, nous permettant de faire écho à leurs raisonnements.
Ce roman va me rester longtemps en mémoire. Et je compte bien le conseiller autour de moi!
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