Johannes se destinait à autre chose qu’à cette vie fruste dans le village de ses ancêtres. Son grand-père, Johannes premier du nom, avait lui-même quitté Saint-Peter-sur-Anger pour aller étudier en ville – et observer le développement des vers solitaires ! –, avant de revenir et de s’établir comme médecin. C’est ce dernier qui a communiqué à son petit-fils son goût du savoir et sa passion pour Hérodote, qui font de lui aussi un original dans ce microcosme alpin où lire est considéré comme hautement suspect. Ainsi, lorsque le jeune homme échoue au baccalauréat, quel drame ! Le voici condamné à rester parmi les » barbares « . Et il ne tarde pas à se faire embrigader dans l’un des événements majeurs de la localité : la venue d’un grand club de football hambourgeois… Des dialogues savoureux, une langue inventive, tantôt désuète, tantôt moderne, des personnages hauts en couleur, un luxe de détails, de l’esprit, beaucoup d’esprit. Avec son premier roman, très remarqué au moment de sa parution, Vea Kaiser s’en est donné à cœur joie.
Edition: Presses de la Cité
Nombre de pages: 512 pages
Mon avis : Johannes est un homme tout à fait particulier pour son village. On lui a découvert le ver solitaire, juste après la Première guerre mondiale. Dans le petit village de Saint-Peter-sur-Anger, c’est un fait pas banal du tout. Ce qui arrive ensuite bouleverse encore plus les habitudes des villageois. Pendant que Johannes étudie tous les livres de la petite bibliothèque municipale se rapportant à son problème, son épouse attend un enfant.
Mais les choses se bousculent lorsque Johannes refuse la paternité de cette petite fille et part à la ville pour devenir docteur.
Ce qu’il arrivera à faire, au détriment des liens familiaux. Sa fille grandit, se marie, et a un petit garçon, baptisé lui aussi Johannes. Les deux Johannes se lient profondément, et le grand-père apprend au petit-fils tout ce qu’il lui faut pour qu’il prenne sa relève.
Johannes junior va tracer son destin d’une façon tout à fait particulière….
Un beau pavé de plus de 500 pages, retraçant l’histoire d’un petit village de montagne resté ancré dans les traditions. J’aime beaucoup ce genre d’histoires et le piquant du récit m’a plu au plus haut point.
Les habitudes villageoises et les bouleversements qu’apportent deux hommes dans tout cela apporte un mélange tout à fait détonnant. Entre les choses qui ne changent jamais de génération en génération, voilà qu’il arrive deux êtres qui ont décidé que leur vie ne se passerait pas comme celles des autres.
Les inattendus, les surprises, et les changements d’époque sur trois générations rendent le récit tout à fait réel. Les améliorations du quotidien, les découvertes de l’informatique, des téléphones portables, des télévisions, des autobus, etc, cela donne une idée du temps qui passe, et c’est encore mieux.
J’ai passé un très bon moment en compagnie des Saint-pétruciens et de toutes leurs lubies et leur esprit d’entraide.
Points attribués : 8/10
Je remercie l’édition Presses de la Cité pour cette découverte si particulière.
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